Les échelles des renaissances culturelles en Polynésie française

par Florence Mury

Thèse de doctorat en Géographie

Sous la direction de Nathalie Bernardie-Tahir.


  • Résumé

    En Océanie, les renaissances culturelles sont encore souvent abordées, dans les recherches (françaises notamment), sous l’angle de l’« invention de la tradition », selon une perspective favorisant un nationalisme méthodologique, minorant leur portée épistémique. Afin de permettre la pleine réception de ces renaissances culturelles dans le champ scientifique, cette thèse s’inscrit dans une démarche décoloniale et resitue ces processus dans le cadre théorique de l’énonciation d’une différence. En me focalisant sur l’étude des renaissances culturelles tahitienne, marquisienne et mangarévienne (en Polynésie française), je rends compte de la dimension géographique de ces mouvements. Pour couper court à une approche linéaire et historiciste, je développe une analyse par échelles (spatiales, surtout, temporelles, parfois) de l’énonciation de ces différences. Après avoir rappelé l’existence de controverses autour du nationalisme culturel mā’ohi et le primat de l’échelle de l’archipel dans le développement des différentes renaissances culturelles en Polynésie française, je montre comment les marges de ce territoire bénéficient, à travers ces processus, d’une reconsidération. À plus petite échelle, je questionne la faible diffusion dans ce territoire de la perspective océanienne, souvent délaissée au profit d’un subrégionalisme centré sur le « triangle polynésien ». Ceci m’amène alors à envisager la possibilité, même très minoritaire, que ces renaissances culturelles, tout en s’inscrivant dans un ordre scalaire et territorial dominant, puissent présenter une charge critique et mobilisatrice, en mesure de subvertir un statu quo marqué par la colonialité.

  • Titre traduit

    The scales of cultural renaissances in French Polynesia


  • Résumé

    In Oceania, the cultural renaissances are very often tackled in the researches (namely French ones) from the standpoint of the « invention of tradition », from a perspective that favours a methodological nationalism, playing down their epistemic scope. In order to allow the full reception of those cultural renaissances in the scientific field, this thesis roots itself in a decolonial approach and sets those processes in the following theoretical frame: the enunciation of a difference. While focusing on the study of Tahitian, Marquesan and Mangarevan cultural renaissances (in French Polynesia), I report on the geographical dimension of those movements. To cut short the linear and historicist approach, I develop a scalar analysis (most of the time spatial scales, but also temporal ones) of the enunciation of those differences. After reminding the existence of controversies regarding mā’ohi cultural nationalism and the primacy of the archipelago scale in the development of different cultural renaissances in French Polynesia, I highlight how this territory fringes benefit from a reconsideration, throughout those processes. On a smaller scale, I question the low spread of the Oceania perspective, often neglected for the benefit of a subregionalism centered on the “Polynesia triangle”. This leads me to consider the possibility, even the slightest one, that those cultural renaissances, while falling within dominant scalar and territorial order, could pose a critical and mobilizing load, able to subvert a statu quo, marked by coloniality.


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