Des empreintes de la poésie française à l'expression d'une poésie persane engagée : le cas d'Ahmad Shâmlou et de Nimâ Youshdij
Auteur / Autrice : | Mohammad Hossein Sadrameli |
Direction : | Frédérique Toudoire-Surlapierre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Litteratures comparées |
Date : | Soutenance le 07/02/2022 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités (Poitiers ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Espaces Humains et Interactions Culturelles |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Urbani |
Examinateurs / Examinatrices : Nahid Shahverdiani, Bertrand Westphal | |
Rapporteur / Rapporteuse : Homa Lessan-Pezechki, Farzaneh Karimian |
Résumé
Dans cette thèse de littérature comparée, plus qu’une histoire politique des poètes Nimâ Yushidj et Ahmad Shâmlou, nous avons cherché à comprendre comment ceux-ci négocient les rapports entre champ politique et champ poétique. Alors que la modernité consiste, selon Baudelaire, à « dépolitiser » les auteurs, l'engagement de la poésie persane est pourtant l’un des enjeux de la littérature moderne en Iran. Comment peut-on trouver des expressions alternatives pour définir cette étrange alliance entre poésie et politique ? Nimâ Yushidj (1895- 1960) et Ahmad Shâmlou (1925-2000) sont deux poètes les plus lus et les figures poétiques les plus marquantes de la littérature persane moderne. Dans la foulée de la Révolution constitutionnelle persane (ou la période dite Mashroutiat) en 1905, ils ont contribué à libérer leur expression poétique par un style raffiné et conforme à leur temps. En prenant des images puisées dans la poésie française, ils ont conçu une particularité poétique sur le modèle français, mais dans le contexte de leur société. Ils ont créé ainsi une hybridation littéraire et identitaire qui confronte les vestiges d'un traditionalisme à la modernité. Comment peut-on traiter une littérature sans être absent du débat et sans entrer en contact avec l'Histoire et l'actualité ? Pourquoi la question de l'engagement a-t-elle si explicitement été poursuivie par ces deux poètes persans du XXe siècle ? Comment rendre au fait littéraire, en principe affranchi du politique et de ses contraintes, son autonomie et sa spécificité ? Cette thèse cherche à répondre à ces différentes questions.