Le mobilome de la noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera (Lepidoptera : Noctuidae) : étude génomique et transcriptomique
Auteur / Autrice : | Khouloud Klai |
Direction : | Nathalie Casse, Maha Mezghani Khemakhem |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des organismes |
Date : | Soutenance le 01/06/2022 |
Etablissement(s) : | Le Mans en cotutelle avec Université de Tunis El Manar |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la mer et du littoral (Plouzané) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Biologie des Organismes, Stress, Santé, Environnement (Le Mans) - Biologie des Organismes- Stress- Santé- Environnement [Le Mans Université] / BiOSSE |
Jury : | Président / Présidente : Aly Raïes |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Casse, Maha Mezghani Khemakhem, Aly Raïes, Sabine Carpin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gaëlle Le Goff, Sonia Boukhris-Bouhachem |
Mots clés
Résumé
Les noctuelles, Helicoverpa armigera et Helicoverpa zea, sont reconnues comme les deux espèces les plus nuisibles de leur genre. Jusqu’à présent de nombreux cas de résistance aux insecticides ont été signalés dans le monde. Cette résistance a été développée, vis-à-vis des pyréthroïdes, des organophosphorés, des carbamates, des organochlorés et récemment contre la lactone macrocyclique spinosad et plusieurs toxines de Bacillus thuringiensis. L'évolution de la sensibilité de ces espèces aux insecticides conventionnels constitue une menace majeure pour l'agriculture. La résistance aux insecticides a été souvent liée à des insertions d'éléments transposables (ETs) dans des gènes du défensome.L'objectif de cette thèse est d’étudier les ETs et leurs positions dans les gènes du défensome. Pour ce faire, nous avons tout d’abord annoté le génome de la noctuelle H. armigera en ETs en combinant différentes approches bioinformatique. Les résultats obtenus ont montré que les ETs constituent 12, 86% du génome. Les éléments de classe I représentent 46,71% et ceux de classe II 53,29%. Parmi les éléments de classe I, les principales superfamilles sont les éléments Short and Long Interspersed Nuclear Elements (SINEs et LINEs). Les éléments de classe II sont principalement des Miniature inverted transposabke elements (MITEs) (49,11%) et des Terminal inverted repeats (TIRs) (4,09%). Nous avons par ailleurs analysé les gènes du défensome et nous avons pu révéler l’insertion de 9 TEs appartenant aux superfamilles RTE, R2, CACTA,Mariner et hAT dans les gènes codant pour le cytochrome P450 (CyP450), la glutathionne S-transférase (GST) et le transporteur ATP-binding cassette (ABC). Dans une deuxième étape nous avons analysés différents transcriptomes de H. armigera disponibles dans les bases de données et nous avons pu mettre en évidence 13 superfamilles de ETs transcrites. Dans une dernière partie, nous avons effectué une analyse des MITEs dans les génomes des deux espèces H. armigera et H. zea, en utilisant des outils bioinformatique afin d’étudier leur distribution en relation avec les gènes du défensome. Au total, 3570 et 7405 séquences MITEs ont été identifiées dans les génomes de H. armigera et H. zea, respectivement. L'analyse comparative des séquences MITE identifiées dans les deux génomes a conduit à l'identification de 18 familles classées en trois superfamilles (PIF/harbinger, Tc1/mariner et CACTA), comprenant 140 membres MITEs chez H. armigera et 161 membres MITEs chez H. zea. L'analyse des sites d'insertion des MITEs dans les gènes du défensome a montré des insertions introniques de 11 MITEs dans les gènes du cytochrome P450, du transporteur ABC (ATP-binding cassette) et de l'estérase chez H. armigera alors que pour H. zea, un seul MITE a été retrouvé dans le gène ABC-C2. Ce travail fournit les premières connaissances concernant la diversité des ETs et MITEs chez ces ravageurs et leurs insertions dans les gènes du défensome. Ces insertions pourraient ainsi être impliquées dans la résistance aux insecticidesobservée chez ces ravageurs.