Thèse soutenue

Caractérisations chimique et biologique des substances naturelles issues de plantes médicinales malgaches dans le cadre de la lutte contre l’arbovirus dengue

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Auteur / Autrice : Fenia Diane Ramiharimanana
Direction : Chaker El KalamouniVoahangy Ramanandraibe Vestalys
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie médicale et santé
Date : Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Processus infectieux en milieu insulaire tropical (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Marc Lemaire
Examinateurs / Examinatrices : Karin Séron
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Metay, Fanny Roussi

Résumé

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La propagation de la dengue depuis ces dernières décennies en lien avec son hyper-endémicité dans les régions tropicales, mais aussi de plus en plus dans les zones tempérées du globe, souligne l’importance grandissante des maladies infectieuses liées aux virus zoonotiques transmis par les moustiques en ce début du XXIème siècle. Depuis 2017, La Réunion subit une épidémie de dengue avec une circulation de plusieurs sérotypes et des décès liés à la forme grave de la maladie. À ce jour, il n’existe pas encore de traitements spécifiques contre la dengue. Les îles de l’océan Indien comme Madagascar, sont classées comme un haut lieu de la biodiversité en raison de leur flore exceptionnelle caractérisée par un taux d’endémicité élevé et une composition chimique diversifiée. Les plantes médicinales malgaches représentent une ressource inestimable de molécules pouvant être exploitées pour contribuer à la recherche des substances naturelles actives contre le virus de la dengue. Mes travaux de recherches sont subdivisés en deux parties. La première partie s’attache à l’identification des substances naturelles antivirales issues des plantes médicinales malgaches. Le criblage antiviral de 17 plantes médicinales a mis en évidence la capacité de trois espèces, Stenocline ericoides, Stenocline inuloides et Waltheria indica, à prévenir l’infection par le virus de la dengue. Les essais virologiques ont montré que les extraits de ces plantes inhibent l’entrée virale in vitro à des concentrations non-cytotoxiques. Les analyses par spectrométrie de masse à haute résolution (SMHR), et l’approche chémoinformatique en utilisant les réseaux moléculaires, appliquées sur les deux espèces de Stenocline ont mis en évidence leur richesse en polyphénols et en flavonoïdes ainsi que l’existence des clusters de molécules par espèce impliqués dans les mécanismes d’action antivirale distincts observés. L’évaluation de la toxicité in vivo des espèces S. ericoides et S. inuloides a souligné l’absence de toxicité aigüe et d’impact sur l’activité locomotrice dans un modèle de poisson-zèbre. La deuxième partie de mes travaux de recherche concerne le développement des substances antivirales à partir des dérivés de la quercétine, substances les plus abondantes dans les sous-produits de transformation des plantes malgaches. Une étude de modification structurale bio-guidée a été menée sur la quercétine et ses dérivés. Pour cela, des dérivés polaires et apolaires de la quercétine ont été synthétisés. L’évaluation de l’activité antivirale d’une cinquantaine de flavones et flavonols O-alkylés, O-acétylés, C-glycosylés et O-glycosylés nouvellement synthétisés a mis en exergue l’importance de la partie glucosidique de l’isoquercitrine et l’implication des groupements hydroxyles de la partie aglycone dans son activité antivirale. Ces résultats ont montré l’importance des plantes malgaches comme source de molécules bioactives dans le cadre de la lutte contre l’arbovirus émergent dengue.