Promotion de la santé sexuelle et de la vaccination contre le papillomavirus en collège à La Réunion

Promotion of sexual health and vaccination against papillomavirus in middle school in Reunion Island

• Auteur / Autrice : Phuong Lien Tran
• Direction : Malik Boukerrou, Antoine Bertolotti
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Biologie médicale santé
• Date : Soutenance le 01/12/2022
• Etablissement(s) : La Réunion
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études périnatales de l'océan Indien (Saint-Pierre, Réunion)
• Jury : Président / Présidente : Philippe Descamps
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Chrystèle Rubod dit Guillet, Catherine Uzan, Bérénice Doray, Silvia Iacobelli
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Descamps, Jean Gondry

Mots clés

Mots clés contrôlés

Cancer -- Prévention

Col de l'utérus

La Réunion (France ; île)

Vaccination

Papillomavirus humains

Chez l'adolescent

Vaccin antipapillomavirus

Mots clés libres

Vaccination

Hpv

Collège

La Réunion

Vaccination

Hpv

Middle schhol

Reunion Island

Résumé

À La Réunion, le cancer du col de l'utérus est la troisième cause de cancer chez la femme. La prévention primaire repose sur la vaccination contre le papillomavirus (HPV). Une étude sur frottis et biopsies cervicales à La Réunion, montrait que les HPV les plus fréquents sur l’île étaient le HPV 16, 31, 51, 52, pour la plupart contenus dans le vaccin nonavalent contre le HPV (Gardasil 9). Ainsi 96,8% des lésions auraient pu être évitables par la vaccin. Cependant à La Réunion, le taux de couverture est faible (12,2%). Les principaux freins retrouvés auprès des mères d’adolescentes et de médecins généralistes, étaient le manque d’information et une méfiance envers les vaccins. L'objectif de l'étude était d'évaluer l'impact d'un programme de promotion de la santé sur la couverture vaccinale contre le HPV. Dans cette étude interventionnelle prospective et contrôlée de supériorité, un collège intervention où le programme de promotion a eu lieu, a été comparé à un collège témoin où aucune intervention spécifique n'était prévue, au cours de l’année scolaire 2020-2021, au Sud de La Réunion. Le programme combinait : information des élèves (cours magistraux, information personnalisée dans la cour de récréation, campagne de santé publique créée par les élèves), des parents, des médecins généralistes, vaccination gratuite à l'école (dans un " bus santé " garé dans la cour de l'école) avec le vaccin nonavalent contre le HPV. À la fin de l’année scolaire, la couverture vaccinale était significativement augmentée dans le collège où l’intervention a eu lieu. Le mode de communication le plus efficace pour augmenter l’acceptabilité de la vaccination parmi les élèves, était la méthode participative, où les élèves étaient acteurs dans la création d’une campagne de santé publique. Cependant le faible taux de participation aux campagnes vaccinales pouvait être expliqué par la crainte d'effets indésirables graves par manque d'informations et de connaissances, la méfiance, et le tabou lié à la sexualité et aux grossesses chez les mineures, privant les enfants d’un dialogue avec leurs parents sur le sujet. La mise en œuvre d'un programme de promotion de la santé et l'offre d'une vaccination gratuite en milieu scolaire ont permis d'augmenter la couverture vaccinale. Ces résultats sont prometteurs et peuvent constituer un tremplin pour étendre ce programme à l'ensemble de l'île de La Réunion et espérer un jour diminuer le poids du cancer du col de l'utérus.

In Reunion Island, cervical cancer is the third leading cause of cancer in women. Primary prevention is based on vaccination against papillomavirus (HPV). A study on cervical smears and biopsies in Reunion showed that the most frequent HPV on the island were HPV 16, 31, 51, 52, mostly contained in the nonavalent HPV vaccine (Gardasil 9). Thus 96.8% of lesions could have been prevented by the vaccine. However, in Reunion Island, the coverage rate is low (12.2%). The main obstacles found among mothers of adolescents and general practitioners were lack of information and vaccine mistrust. The objective of the study was to evaluate the impact of a health promotion program on HPV vaccination coverage. In this prospective, controlled superiority interventional study, a promotion program took place in a middle school, which was compared to a control school where no specific intervention was planned, during 2020-2021 school year, in the south of Reunion Island. The program combined: information for students (lectures, personalized information in the school yard, public health campaign created by students), parents, general practitioners, free vaccination at school (in a "health bus" parked in the school yard) with the nonavalent HPV vaccine. At the end of school year, vaccination coverage was significantly increased in the school where the intervention took place. The most effective communication method to raise acceptability of vaccination among students was the participatory method, where students were actors in the creation of a public health campaign. However, the low participation rate in vaccination campaigns could be explained by the fear of serious adverse effects due to lack of information and knowledge, mistrust, and the taboo related to sexuality and pregnancy among adolescents, depriving children of a dialogue with their parents on the subject. Implementation of a health promotion program and free vaccination in schools increased vaccination coverage. These results are promising and are a stepping stone towards the extension of this program to the entire island of Reunion; and hopefully someday the burden of cervical cancer may be reduced.