Valorisation pharmacologique de plantes médicinales de l’île de La Réunion : étude phytochimique pour la recherche de molécules bioactives et inscription à la Pharmacopée française
Auteur / Autrice : | Élise Gerometta |
Direction : | Anne Gauvin-Bialecki, Isabelle Grondin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance le 30/09/2022 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Chimie et de Biotechnologie des Produits Naturels (Saint-Denis, Réunion) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Frédérich |
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Baghdikian, Gaëtan Herbette, Thomas Petit | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mohamed Fayçal Haddad, Joëlle Quetin-Leclercq |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ces travaux de thèse portent sur la valorisation pharmacologique de plantes médicinales de La Réunion. Deux axes ont été développés et menés en parallèle. Le premier axe avait pour objectif la recherche de composés bioactifs dans trois espèces endémiques des Mascareignes : Calophyllum tacamahaca, Indigofera ammoxylum et Pittosporum senacia. Pour ce faire, ces trois espèces ont tout d’abord été soumises à une étude chimique et biologique préliminaire. L’étude chimique a été réalisée à l’aide de différentes techniques analytiques telles que la CCM, la CLHP/DAD-CAD et la CLHP/DAD-SM. L’étude biologique a, quant à elle, permis d’évaluer les activités antiplasmodiale, anti-inflammatoire et cytotoxique des espèces. À l’issue de ces travaux préliminaires, deux espèces ont été mises en lumière : C. tacamahaca et I. ammoxylum. En effet, ces dernières ont présenté une composition chimique riche et diversifiée, ainsi que des propriétés biologiques significatives. Elles ont par conséquent été sélectionnées pour une étude phytochimique approfondie. L’extraction, l’isolement et l’identification de leurs métabolites spécialisés ont été réalisés au moyen de plusieurs techniques chromatographiques (SPE, CLHP...) et spectroscopiques (SMHR, RMN 1D et 2D...). Trente-quatre composés, appartenant à la famille des xanthones, des coumarines, des triterpènes et des composés phénoliques, ont été isolés de ces deux espèces, dont cinq molécules nouvelles et deux métabolites identifiés pour la première fois en tant que produits naturels. Parmi ces composés, deux ont montré une activité antiplasmodiale (la pancixanthone B et la pratenséine), trois une activité antiinflammatoire et sélective (le 6-méthoxy-7-hydroxyflavanol, la 3-(2',3'-dihydroxy-4'-méthoxyphényl)-5,7-dihydroxy-isoflavanone et la khrinone C) et huit une activité cytotoxique (trois inophyllums, trois triterpènes, la pyranojacareubine et l’afromorsine). Par ailleurs, l’approche bio-informatique des réseaux moléculaires appliquée aux extraits bruts de ces deux plantes a permis de détecter d’autres composés bioactifs, et d’évaluer la chimiodiversité de l’espèce I. ammoxylum. Le second axe avait pour objectif d’inscrire quatre plantes médicinales réunionnaises à la Pharmacopée française, afin que leurs vertus soient officiellement reconnues. Les monographies bibliographiques des espèces Pandanus utilis, Terminalia catappa, Tamarindus indica et Ravenala madagascariensis ont donc été rédigées et soumises à l’ANSM. Trois des espèces proposées ont ainsi été inscrites en liste A et une en liste B.