Thèse soutenue

Modélisation de la synthèse des arômes durant la vinification

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : François Beaudeau
Direction : Cesar Arturo Aceves LaraCarine Bideaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénieries microbienne et enzymatique
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBI - Toulouse Biotechnology Institute, Bio & Chemical Engineering - Toulouse Biotechnology Institute / TBI
Jury : Président / Présidente : Carole Molina-Jouve
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bernard, Alberto Tonda, Alain Vande Wouwer

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Même si la viticulture représente une faible part de la surface agricole mondiale, le marché du vin représente une part importante de la valeur économique de la production agricole. La fermentation alcoolique, étape clé de la vinification, fait l’objet de recherche pour améliorer les qualités du vin. Dans ce contexte, le projet StarWine a pour but d’améliorer les connaissances de l’effet de l’azote initial et ajouté et de la température sur la production d’arômes pendant la fermentation alcoolique et de proposer une stratégie de conduite pour contrôler le profil aromatique du vin. Cette thèse a eu pour but de construire un modèle de la synthèse des arômes prenant en compte la température et un ajout d’azote pendant la fermentation, modèle qui sera utilisé pour construire la loi de commande pour la gestion du profil aromatique des vins. Il existe peu de modèle, dans la littérature, de la cinétique principale et un seul modèle de la synthèse des arômes lors de la fermentation œnologique. De plus, aucun de ces modèles ne prend en compte l’ajout d’azote en cours de fermentation alors que c’est une pratique courante chez les vignerons. Le modèle construit durant cette thèse ne prend en compte que cinq arômes (alcool isoamylique, isobutanol, acétate d’isoamyle, hexanoate d’éthyle et octanoate d’éthyle) ayant une grande importance sur le profil aromatique du vin et considérés comme représentatifs de l’ensemble des arômes. La calibration et la validation du modèle a ont été effectuées grâce à des données de fermentations réalisées au laboratoire SPO de l’INRAe de Montpellier et à l’unité expérimentale Pech Rouge de l’INRAe à Gruissan avec la souche EC1118 de la levure œnologique Saccharomyces cerevisiae, à différentes températures (entre 18 et 28°C), avec différentes concentrations initiales en azote (de 70 à 210 mg/L) et des ajouts d’azote réalisés à 20 g/L de CO2 dégagé de différentes concentrations (entre 50 et 150 mg/L). Dans un premier temps, deux modèles de la cinétique principale ont été élaborés (consommations du sucre et de l’azote et productions de la biomasse, de l’éthanol et du CO2) pour des fermentations à 24°C. Ces modèles considèrent l’azote intracellulaire, ce qui permet d’avoir une croissance résiduelle malgré la carence en azote, et l’activité cellulaire qui permet de tenir compte de la perte d’activité métabolique en cours de fermentation. Un modèle a été sélectionné par rapport à l’adéquation aux données de validation et à la sensibilité des modèles. Puis l’effet température sur la cinétique principale a été intégrée dans ce modèle. Ce modèle permet de simuler correctement les cinétiques principales lors de fermentations œnologiques anisothermes. Un modèle de la synthèse des arômes a ensuite été construit pour compléter le modèle de la cinétique principale. Pour les cinq arômes, le modèle élaboré présente une discontinuité lors de l’ajout d’azote. Pour l’acétate d’isoamyle, un modèle sans discontinuité a été également proposé mais il présente des capacités de prédiction moins bonnes que le modèle avec discontinuité. Le modèle complet (cinétique principale et production des arômes) permet de simuler de manière correcte les productions de CO2, éthanol, acétate d’isoamyle, isobutanol, alcool isoamylique et hexanoate d’ethyle pour des fermentations isothermes entre 18 et 28°C. Par contre il devra être améliorer pour la prédiction des concentrations en octonoate d’éthyle et également pour la prise en compte de la variation de température en cours de fermentation.