Atténuation des défauts dans les perovskite halogénure de valence mixte
Auteur / Autrice : | Alexandre Py-Renaudie |
Direction : | Jean-François Guillemoles, Philip Schulz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique de la matière condensée |
Date : | Soutenance le 15/12/2022 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Institut Photovoltaïque d’Île-de-France (Palaiseau ; 2014-....) | |
Jury : | Président / Présidente : François Ozanam |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Guillemoles, Philip Schulz, Emmanuelle Deleporte, Constantinos Stoumpos, Romain Gautier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Deleporte, Constantinos Stoumpos |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Au cours des dix dernières années, le domaine du photovoltaïque a connu l’essor des pérovskites halogénures. Ceci est principalement dû aux rendement de conversion élevés obtenues à partir de dispositifs à couches minces, avec des cellules solaire pérovskite offrant un rendement de conversion supérieur à 25 %.D'autres études ont démontré que les pérovskites, en particulier les pérovskites halogénure (PHa) au plomb, présentent un degré élevé de désordre structurel associé à des propriétés optoélectroniques habituellement associées aux semi-conducteurs cristallins. On peut citer une longue durée de vie des porteurs, ou des coefficients d’absorption comparable à l’état de l’art pour des absorbeurs conventionnels. Ce phénomène est associé à la capacité des PHa à tolérer la présence de défauts qui pourraient nuire à leurs propriétés optoélectroniques.Dans le cas des PHa, soit ces défauts n'affectent pas leurs propriétés, soit le matériau se reconstitue dans un processus d'auto-guérison comme cela a déjà été observé dans d'autres matériaux (CIGS par exemple). Effectivement, l’auto-guérison a été observée dans les PHa de plomb. Pourtant, il n'y a pas encore de consensus dans la communauté scientifique sur l'origine de ce phénomène d'autoréparation. De plus, il est difficile d'associer clairement l'autoréparation à un paramètre unique ou même à une figure de mérite.Peut-on identifier des marqueurs de l'autoréparation ? L’autoréparation est-elle observable dans les PHa sans plomb ?Dans ce manuscrit, j'étudierais ces questions tout d'abord à travers une étude de datamining sur des données expérimentales restreintes aux semi-conducteurs. Cette étude m'a permis d'identifier quatre quantités physiques pour lesquelles les PHa au plomb sont exceptionnelles par rapport au reste des semi-conducteurs, et d'émettre l'hypothèse que ces propriétés sont des marqueurs de l'auto-guérison.Grâce à ces résultats, j'ai identifié une famille de composés prometteurs: les PHa d'or. Une voie de synthèse proche de la température ambiante a été développée sous la forme d'un procédé à reflux, ce qui m'a permis d'obtenir des PHa d'or sous forme de poudres. Avec ces échantillons, j'ai mesuré les premiers spectres de photoluminescence mesurés pour cette série de composés. Le fait que ces matériaux présentent un signal de photoluminescence mesurable était un prérequis nécessaire pour tester leurs propriétés d'auto-guérison.J'ai ensuite développé un procédé permettant d'obtenir des films minces de PHa d'or, et ai comparé leurs propriétés à celles de nos échantillons en poudre. Un excellent accord entre les deux séries d'échantillons a confirmé que les films minces obtenus étaient bien le matériau attendu.Pour mieux comprendre les défauts et la dynamique des porteurs dans ces matériaux, j'ai étudié la dépendance du signal de photoluminescence par rapport à la température. A partir de ces mesures, j'ai extrait les durées de vie des porteurs ainsi que les énergies d'activation des défauts.J'ai ensuite étudié la stabilité des PHa d'or sous irradiation aux rayons X par une étude XPS dédiée. Les films minces étudiés se sont avérés résistants aux dommages causés par les rayons X, avec peu de changements observés dans les spectres XPS après plusieurs heures d'irradiation.Enfin, j'ai étudié la récupération de la photoluminescence des PHa en or. Tous les échantillons mesurés, lorsqu'ils ont été endommagés par un faisceau laser, ont montré une récupération de l'intensité du signal PL. Les temps de récupération observés étaient du même ordre de grandeur que ceux observés pour les PHa au plomb, avec un impact de l'humidité sur l'expérience.En résumé, j'ai identifié et caractérisé une nouvelle famille de matériaux autoréparables, et à comparé leurs propriétés à celles des PHa au plomb. Ce projet m'a permis de mieux comprendre les propriétés fondamentales des pérovskites halogénures, et d'offrir une perspective nouvelle sur le phénomène d’autoréparation.