Thèse soutenue

Pourquoi les déclins déclinent ? Étude des dynamiques de transport et de recombinaison dans les cellules solaires par imagerie de photoluminescence résolue en temps : application aux pérovskites hybrides.

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Auteur / Autrice : Guillaume Vidon
Direction : Jean-François GuillemolesDaniel Suchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique de la matière condensée
Date : Soutenance le 10/10/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Institut photovoltaïque d’Île-de-France
Jury : Président / Présidente : Jacques Peretti
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Guillemoles, Daniel Suchet, Maria Chamarro, Damien Garrot, Laurent Lombez, Thomas Kirchartz
Rapporteurs / Rapporteuses : Maria Chamarro, Damien Garrot

Résumé

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Les pérovskites forment une famille de matériaux de structure ABX3 dont les propriétés optiques sont reconnues et utilisés depuis plusieurs décennies. Récemment, elles ont suscité un intérêt pour leur application en tant que couche absorbante de lumière pour le photovoltaïque. Les matériaux à base de pérovskite sont l’objet d’intenses études car ils sont à la fois très faciles à déposer (et à industrialiser) et très performants pour la conversion de la lumière solaire en électricité, avec un record d’efficacité de conversion à 25.7%. Les propriétés radiatives des pérovskites sont excellentes mais la nature et la densité des défauts qu’elles contiennent sont encore sujets à débat, tout comme leurs propriétés de transport. La composition des films les plus performants est un mélange où les sites A, B et X sont occupés par différents atomes ou molécules dans différentes stœchiométries. À l’IPVF (Institut Photovoltaïque d’Ile de France), la composition nominale est A= 5%Cs, 16%MA, 79%FA ; B = Pb ; X = 83%I,17%Br. Ainsi au sein d’un unique échantillon peut-on s’attendre à observer des inhomogénéités de transport, de recombinaison voire de composition.Le but de cette thèse est de caractériser et d’imager les inhomogénéités de transport et de recombinaison des pérovskites à l’échelle de la centaine de microns. Pour ce faire, une technique d’imagerie de photoluminescence résolue en temps est utilisée. Cette thèse propose et applique une série de nouvelles méthodes pour l’analyse des déclins de photoluminescence applicables à l’imagerie. Ce travail a nécessité le développement de techniques expérimentales dédiées (super résolution temporelle, calibration absolue), d’outils d’analyse numérique (déconvolution) ainsi que de modèles physiques adaptés aux contraintes imposées par le volume des données à traiter.Ces méthodes sont présentées dans la première partie de ce manuscrit. Dans une seconde partie, cette thèse aborde l’étude phénoménologique des déclins. Bien qu’applicable facilement aux images, il est notamment montré que les approches phénoménologiques ne suffisent pas toujours à attribuer les inhomogénéités de temps de vie observées à des différences locales de recombinaisons non radiatives. Dans un troisième temps, cette thèse discute l’imagerie des recombinaisons non radiatives. Une méthode liée à la pente initiale des déclins de luminescence en fonction de la fluence du laser d’excitation est proposée. Elle aboutit à la mesure d’une cartographie de recombinaisons non radiative ainsi qu’à l’estimation du coefficient de recombinaisons radiatives. Par ailleurs cette méthode pousse à s’intéresser à la loi d’échelle reliant l’intensité de photoluminescence au début du déclin en fonction de la fluence du laser. Un modèle est proposé et permet d’imager le niveau de dopage effectif dans les couches de pérovskite. Des inhomogénéités de dopage sont mises en évidences dans des échantillons de (CH(CH2)2)PbI3. Dans un quatrième temps, la question de la localisation en profondeur des défauts est abordée. Pour y répondre, deux méthodes sont proposées : l’une basée sur la pente initiale des déclins en fonction de la longueur d’onde du laser d’excitation, et l’autre sur la comparaison entre temps courts et temps long. Les deux méthodes sont appliquées sur une série d’échantillons de pérovskite à base de plomb sur dioxyde de titane ayant subi une exposition prolongée aux rayons X. Les méthodes concordent à prouver que les défauts créés par les rayons X sont situés en profondeur dans le matériau plutôt qu’en surface. Enfin, l’impact des couches d’extraction sur l’imagerie de déclins de photoluminescence est abordé. Une méthode d’analyse des échantillons couche par couche conduit à de premiers résultats prometteurs mais ceux-ci restent à consolider. L’impact des ions mobiles est aussi mis en évidence comme ouverture des travaux présentés.