Constructions sécuritaires de l'islam en Europe occidentale. : Une analyse narrative comparée des discours publics en Grande Bretagne, Allemagne et France.
Auteur / Autrice : | Jeanne Prades |
Direction : | Thomas Lindemann, Gunther Hellmann |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 27/09/2022 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de l'X (Palaiseau ; 2014-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Delphine Allès |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Lindemann, Gunther Hellmann, Thierry Balzacq, Frédéric Ramel, Nada Afiouni, Alexander Spencer | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Balzacq, Frédéric Ramel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse interroge la manière dont les représentations historiques de l’islam et des musulmans résonnent, ou non, dans la construction sécuritaire de l’islam et des musulmans dans des discours publics contemporains allemands, britanniques et français. Plus précisément, en proposant une approche narrative du concept de « sécuritisation » de l’Ecole de Copenhague, elle propose de créer un pont entre les études sur l’impérialisme, le colonialisme et l’orientalisme, et les études critiques sur la sécurité en relations internationales.Méthodologiquement, cette recherche repose sur une démarche comparative, qualitative et interprétative, fondée sur l’analyse des expressions, plutôt que la recherche des causes, de la sécuritization. Empiriquement, elle repose sur une analyse narrative de 356 discours produits par 66 différents acteurs politiques et médiatiques, construits d’abord en trois corpus nationaux allemand, britannique et français, puis en un corpus européen global.En réponse à la question de recherche, cette thèse valide en partie son premier argument selon lequel les constructions narratives de la menace varient en fonction de répertoires narratifs et sémantiques nationaux. Elle invalide néanmoins en partie le second, selon lequel les différents orientalismes cristallisés au tournant du XXème siècle influencent la manière dont l’islam et les musulmans sont construits dans les discours publics contemporains.Cette thèse a des implications pour la recherche sur la sécurisation, ainsi que pour les études sur l’orientalisme et la construction du rapport entre le « nous » national et l’« Autre » dans les relations internationales. D’une part, elle propose une méthode d’investigation empirique des processus de construction des menaces et des référents de sécurité, bien qu’encore expérimentale. De l’autre, elle démontre le pouvoir heuristique de la comparaison pour rendre explicite l’implicite de certaines représentations collectives qui resteraient autrement invisibles au commun.