Auteur / Autrice : | Margaux Grall |
Direction : | Florence Charue-Duboc, Paul Chiambaretto |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 15/04/2022 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Centre de recherche en gestion (Palaiseau, Essonne) | |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Merindol |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Charue-Duboc, Paul Chiambaretto, Albéric Tellier, Gilles Garel, Amel Hammouda | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Albéric Tellier, Gilles Garel |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte marqué par l’accélération de la compétition par l’innovation, par un phénomène de digitalisation mais aussi par une incertitude générée par une succession de crises de différentes natures (politique, financière et sanitaire), la survie des entreprises établies est sous tension. Ce contexte incite les organisations à renouveler leurs produits et services, mais aussi leurs modes de fonctionnement et leurs capacités d’innovation à des fins de transformation et d’adaptation continue. Depuis une quinzaine d’années, un intérêt croissant est porté sur l’émergence de nouvelles entités organisationnelles en réponse à cet environnement mouvant : les laboratoires d’innovation. Ces structures nouvelles ont pris une telle ampleur, qu’aujourd’hui de plus en plus d’organisations – publiques comme privées – disposent de la leur (Zacklad et al., 2021). Ces laboratoires d’innovation se caractérisent notamment par un espace alloué, des outils et des équipes spécifiques qui conduisent des activités et projets voués à favoriser la créativité, la collaboration et l’innovation au sein de leur organisation. Alors que ces creusets organisationnels suscitent un intérêt grandissant autant pour la communauté académique que pour les praticiens, peu d’analyses ont été conduites pour comprendre la dynamique de ce type de structure au sein d’une entreprise établie. De plus, à l’heure où les labs d’innovation font face à des questionnements, il est essentiel de comprendre les mécanismes qui contribuent à leur pérennisation au sein de l’organisation ainsi que la nature de leurs accomplissements à des fins de performance organisationnelle. A travers une étude de cas longitudinale de la transformation d’une compagnie aérienne française, nous étudions le processus de construction et de consolidation d’un lab d’innovation, par le biais d’une analyse multi-niveaux (l’organisation d’appartenance, l’entité en tant que telle et les projets). Nos résultats confirment premièrement qu’un lab d’innovation peut émerger au sein d’une organisation par l’adoption d’une posture mimétique en réponse à des incertitudes multiples. Deuxièmement, si un lab d’innovation est adopté mimétiquement, nos résultats montrent cependant que ce sont des structures malléables et façonnées selon les enjeux propres à l’organisation. Troisièmement, le cas étudié met en lumière quatre types de caractéristiques qui leur confèrent cette malléabilité: (1) une instance de gouvernance dédiée, (2) deux types de facilitateurs, à savoir des facilitateurs méthodologiques et des facilitateurs d’intégration, (3) un lieu aux spécificités d’aménagement d’espace mais aussi de localisation et enfin (4) un management spécifique du portefeuille de projets qui lui permet tout à la fois de mettre en œuvre son mandat mais aussi de ménager des repositionnements dans le temps. Quatrièmement, le cas étudié montre qu’un lab d’innovation formalise une réponse à des besoins situés au croisement d’un contexte social et d’une maturité relative à l’usage des outils digitaux. Enfin, nous mettons en évidence que selon les besoins de l’organisation et les caractéristiques du lab d’innovation, ce dernier tend à devenir un agent d’apprentissage par l’intrication de trois dynamiques : (1) une dynamique d’adaptation du lab aux enjeux de l’organisation, (2) une dynamique de capitalisation du lab sur ses projets et réciproquement des projets sur le lab et enfin (3) une dynamique de construction de nouveaux outils de gestion qui concrétisent les accomplissements du lab à des fins de transformation des processus de l’organisation.