Évolution thermique des silicates alcalins binaires en solution aqueuse : propriétés des solutions, des xérogels et des revêtements
Auteur / Autrice : | Hamza Mohsin |
Direction : | Thierry Gacoin, Emmanuelle Gouillart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance le 28/01/2022 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Laboratoire de Physique de la Matière Condensée (Palaiseau, Essonne) | |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Barboux |
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Gacoin, Emmanuelle Gouillart, Sylvie Rossignol, Nadia Pellerin, Cédric Boissière, Mike Toplis, Ekaterina Burov | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Rossignol, Nadia Pellerin |
Mots clés
Résumé
Le comportement thermique des silicates alcalins aqueux est d'un intérêt industriel particulier notamment dans les applications anti-feu en raison de leur nature intumescente. Au cours de ce travail, ils ont été étudiés pour les alcalins Na, K et Li de deux rapports molaires différents afin de mieux comprendre l'évolution structurale macroscopique et microscopique liés au moussage et à la condensation du réseau. Une stratégie expérimentale quantitative impliquant une combinaison de techniques (ATG, spectroscopie RMN du 29Si, DRX) a été mise en œuvre pour sonder l’évolution thermique de l'état du réseau en partant essentiellement de « xérogels » séchés à 150°C. Le chauffage des silicates alcalins entraîne des modifications structurales dues aux évolutions de l’hydratation (condensation des silanols de réseau ou d’eau de solvatation). La déshydratation, lorsqu'elle est observée à partir d’ATG, suit une loi d'Arrhénius pour les silicates de sodium avec une énergie d'activation de 30 kJ.mol-1 en dessous de 400 °C, conforme à la littérature géochimique. En revanche, de multiples énergies d'activation sont présentes pour les silicates de potassium et de lithium en raison de phénomènes de cristallisation.Un moussage est observé à des températures supérieures à 150 °C dans les silicates de Na et de K, principalement en raison de la condensation des silanols et de l'élimination subséquente des molécules d'eau de solvatation en fonction de la composition et de la vitesse de chauffage. L'augmentation de la concentration en alcalin, par exemple en Na, entraîne une plus grande quantité d'eau retenue dans le xérogel, ce qui est corrélé à une température de ramollissement inférieure au silicate non hydraté et est, macroscopiquement, lié à un moussage plus important du silicate. Les solutions de silicate de potassium moussent abondamment à une vitesse de chauffage de 10 °C/min ; Ce moussage peut néanmoins être supprimé en conséquence de la cristallisation qui intervient soit à une vitesse plus faible de chauffage (en particulier pour une teneur en K plus faible), soit lors d’un pré-séchage à 150 °C. Un effet combiné de séparation de phases et de cristallisation est responsable de l'absence de moussage observée dans le cas du silicate de Li quelle que soit la vitesse de chauffage. Ceci résulte d'une nature relativement moins mobile du réseau en raison de la quantité limitée de silanols et d'ions alcalins dans la matrice vitreuse. Des mesures à haute température dans le cas des silicates de sodium suggèrent que les systèmes présentent une évolution xérogel-verre à 400 °C, au-dessus de laquelle un comportement similaire aux verres conventionnels est observé jusqu'à 1100 °C sous un microscope à platine chauffante. Enfin, des revêtements de silicates homogènes et épais à gradient d’épaisseur (de l'ordre du micron) ont été réalisés. Nous avons observé une épaisseur critique pour : le moussage dans les silicates de Na, la cristallisation et le moussage dans les silicates de K selon la composition, ou le craquage dans les silicates de Li. L'ajout d’additifs comme l'éthylène glycol et le silicate de tétraméthylammonium limite le moussage dans le cas des silicates de sodium. En bilan, cette étude a permis d'avoir une meilleure compréhension du comportement thermique des silicates alcalins pour répondre aux problématiques rencontrées dans le secteur industriel.