Thèse soutenue

Etude de la filamentation d’impulsions laser à haute cadence pour le développement d’un paratonnerre laser

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Walch
Direction : Aurélien Houard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Optique, laser et plasma
Date : Soutenance le 29/11/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Établissement opérateur d'inscription : École nationale supérieure de techniques avancées (Palaiseau, Essonne ; 1741 -....)
Laboratoire : Laboratoire d'Optique Appliquée (Palaiseau)
Jury : Président / Présidente : Pascal Chabert
Examinateurs / Examinatrices : Aurélien Houard, Stelios Tzortzakis, Julien Labaune, Jean-Pierre Wolf, Bruno Esmiller
Rapporteurs / Rapporteuses : Stelios Tzortzakis, Julien Labaune

Résumé

FR  |  
EN

Mes travaux de thèse ont porté sur l’étude de la filamentation laser à haute cadence pour le développement d’un paratonnerre laser. Quand une impulsion laser intense de durée femtoseconde se propage dans un gaz, elle donne lieu à la filamentation, un processus spectaculaire où une partie de l’énergie du faisceau se contracte pour former un long canal dans lequel l’intensité est maintenue à ~10^13 W/cm2. Ce régime de propagation autoguidée s’accompagne de la formation d’une colonne de plasma dans le sillage de l’impulsion laser. Il a été montré récemment que cette colonne de plasma évoluait pour former un canal de gaz chaud sous-dense de longue durée de vie. Ce canal sous-dense permet d’envisager des applications telles que le guidage de décharges électriques, le contrôle d’écoulements hydrodynamiques sur des engins supersoniques ou le guidage de faisceaux laser énergétiques.Plus particulièrement, la filamentation à haute cadence (supérieure à 100 Hz) permet à chaque impulsion laser de créer un canal sous-dense alors que celui créé précédemment est toujours présent, résultant en un effet d’accumulation. Cet effet d’accumulation se présente sous la forme d’un canal sous-dense plus important et permanent. Par une série d’expériences et par le développement d’un modèle théorique, j’ai démontré les conditions de mise en place de cet effet d’accumulation ainsi que sa capacité à améliorer le guidage des décharges électriques.J’ai aussi étudié le guidage à haute cadence de décharges électriques successives dans le but de réaliser une colonne de plasma rectiligne conductrice quasi-continue. Ce travail visait à développer une antenne plasma émettrice dans la gamme RF. Nous avons mis en évidence que les perturbations thermiques liées à l’enchainement des décharges empêchaient l’effet de guidage du canal sous-dense à 10 Hz et j’ai développé un modèle théorique pour expliquer ce phénomène. Une solution consistant en la mise en place d’un flux d’air nous a permis d’annuler cet effet.Par ailleurs, je me suis intéressé au régime dit de superfilamentation, montrant que ces filaments plus intenses engendraient de plus importants canaux sous-denses. J’ai étudié les conditions d’apparition de ces superfilaments ainsi que leur capacité à améliorer le guidage de décharges électriques.Dans le cadre du projet européen Laser Lightning Rod visant à développer un paratonnerre laser, j’ai participé à deux importantes campagnes expérimentales en partenariat avec l’Université de Génève, l’EPFL, l’HES-SO, Ariane group et la société Trumpf Scientific laser. La première portait sur la caractérisation de la filamentation à longue distance du laser kW développé par Trumpf lors de ce projet. La répartition spatiale des filaments ainsi que leur capacité à guider des décharges ont été étudiés sur une zone de 140 m en fonction des régimes de focalisation du laser. La seconde campagne, réalisée au sommet du mont Säntis en Suisse pendant tout l’été 2021, visait à démontrer pour la première fois en conditions réelles la capacité des filaments laser haute-cadence à déclencher et guider des éclairs ascendants. 16 éclairs ont été mesurés lors de cette campagne dont 4 en présence de filaments laser. En se basant sur la caractérisation de la propagation par interférométrie VHF ainsi que sur les vidéos prises par deux caméras ultra-rapides, nous avons ainsi démontré pour la première fois, un effet de guidage de la foudre par le laser sur une distance de 60 m. Une étude de la polarité des éclairs et de leur émission de rayons X a aussi mis en évidence un effet significatif lié à l’interaction de la foudre avec les filaments laser.