Thèse soutenue

Evaluation des services et dis-services écosystémiques rendus par les cultures intermédiaires multi-services et par la biofumigation pour améliorer la productivité du tournesol

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Auteur / Autrice : Neila Ait Kaci Ahmed
Direction : Grégory Dechamp-GuillaumeCélia Seassau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Agrosystèmes, Écosystèmes et Environnement
Date : Soutenance le 06/10/2022
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AGroécologie, Innovations, TeRritoires (Castanet-Tolosan, Haute-Garonne ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Debaeke
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Dechamp-Guillaume, Célia Seassau, Philippe Debaeke, Aurélie Metay, Delphine Moreau, Muriel Valantin-Morison
Rapporteurs / Rapporteuses : Aurélie Metay, Delphine Moreau

Résumé

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Le tournesol présente des atouts agro-écologiques (économe en intrants, tolérant à la sécheresse) et occupe une place importante parmi les cultures oléagineuses. La culture est semée après une interculture pendant laquelle le sol reste sans couverture, ce qui peut l’exposer à une lixiviation de nutriments. Aussi, deux bioagresseurs telluriques de la culture (Verticillium dahliae et Orobanche cumana) sont en expansion. L’interculture pourrait être valorisée par l’implantation de cultures intermédiaires multi-services (CIMS), telles que des Brassicacées pour leurs effets pièges à nitrates et leurs propriétés allélopathiques, qui permettent une production de molécules au potentiel biocide, notamment lors de son broyage et de son enfouissement (biofumigation). De plus, des Fabacées peuvent enrichir le sol en nitrates. Leur association pourrait induire une mutualisation de ces effets. L’objectif de la thèse était d’évaluer des services écosystémiques fournis par l’introduction de Brassicacées ou une Fabacée, seules ou associées, et de la biofumigation sur le tournesol. De potentiels dis-services sur des communautés microbiennes d’intérêt agronomique ont aussi été étudiés. Les CIMS choisies étaient la moutarde brune, le radis fourrager, la navette fourragère et la vesce du Bengale. Les expérimentations menées au laboratoire qui visaient à exposer V. dahliae et O. cumana à des broyats ont mis en évidence des régulations du développement du V. dahliae sur milieu de culture grâce aux Brassicacées et de la germination d’O. cumana (effet prédominant de la moutarde brune) et des effets plus variables des broyats sur le nombre de fixations ou d’émergences d’Orobanche. Au champ, la régulation de la Verticilliose est plus variable. Le radis fourrager semble être la CIMS la plus prometteuse pour lutter contre cette maladie, avec une réduction des dégâts ayant atteint 40% en 2016. Cependant, cette régulation pourrait dépendre de différents facteurs (météorologiques et techniques). Les effets des CIMS sur les quantités d’azote dans le sol et des rendements, en comparaison au sol nu, sont également variables en fonction des années et des CIMS. Une augmentation de l’azote (+50 kg.N.ha-1) a été observée en 2019, suite à de la vesce du Bengale. Une augmentation du rendement du tournesol a été observée (+0.7 t.ha-1) suite à la vesce du Bengale en 2020, mais des réductions (-0.5 à -0.6 t.ha-1) sont également à noter suite à un mélange. Aucun dis-service à l’égard de communautés microbiennes n’a été identifié durant ce travail de thèse. Les CIMS et la biofumigation, en particulier le radis fourrager ou la vesce du Bengale, auraient le potentiel de fournir des services écosystémiques, mais leur expression dépend des conditions météorologiques et de l’itinéraire cultural mis en place. Des travaux sont nécessaires afin de confirmer les effets observés, et pourraient s’appuyer sur une plus large diversité d’espèces et de variétés de radis, de vesces ainsi que de tournesols à évaluer. Des validations au sein de réseaux d’expérimentation chez des agriculteurs pourraient aussi être envisagées.