Thèse soutenue

Apports multimodaux et interactifs pour améliorer la compréhension et la navigation de non-voyants utilisant un système de neuroprothèse visuelle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Julien Desvergnes
Direction : Christophe JouffraisVincent Charvillat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique et Télécommunication
Date : Soutenance le 05/12/2022
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mathématiques, informatique et télécommunications (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (1995-....)
Jury : Président / Présidente : Benoit Cottereau
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Jouffrais, Vincent Charvillat, Benoit Cottereau, Edwige Pissaloux, François Cabestaing, Émilie Loup-Escande
Rapporteurs / Rapporteuses : Edwige Pissaloux, François Cabestaing

Résumé

FR  |  
EN

Le dernier rapport de l’OMS sur la non-voyance rapporte que 253 millions de personnes souffrent de déficience visuelle (36 millions d’entre elles sont aveugles et 217 millions ont une déficience visuelle). Pour aider les non-voyants dans leurs tâches quotidiennes, de nombreux dispositifs ont été conçus. Les neuroprothèses visuelles sont des dispositifs apparus dans les années 60, qui permettent de rétablir une perception visuelle limitée chez les patients non-voyants implantés. Certaines de ces neuroprothèses, implantées dans la rétine ou dans le cortex visuel, comprennent un implant, un dispositif de calcul informatique et une caméra externe pour capturer la scène. Une perception visuelle appauvrie sous forme d’un ensemble de points blancs appelés phosphènes est alors restaurée grâce à une micro-stimulation de la rétine ou du cortex visuel via l’implant. Pendant les dix dernières années, plusieurs dispositifs ont été implantés sur des non-voyants et sont en phase d’essai clinique. Toutefois, la résolution (c’est-à-dire le nombre d’électrodes et leur densité) des implants actuels reste faible. Cette faible résolution, associée au nombre limité de couleurs différentes rendues par les implants, limite les informations qui peuvent être transférées et donc perçues. Au cours de nos travaux, nous nous sommes intéressés à l’intérêt et à la manière de coupler des mécanismes interactifs et multimodaux avec une neuroprothèse visuelle, dans l’objectif d’améliorer les capacités de décisions des non-voyants. Il s’agit plus précisément de savoir dans quelles mesures l’ajout d’un système d’indices audio permet aux non-voyants de se déplacer plus facilement, et dans quelles mesures l’ajout d’un système de sélection interactif de rendus permet de désambiguïser la scène. Dans ce mémoire, nous présentons les différentes technologies développées ces 30 dernières années ayant pour objectif de permettre à des non-voyants implantés de percevoir leur environnement en générant des cartes phosphéniques cohérentes. Nous abordons ensuite la question de la simulation de la vision prothétique, principalement due à la difficulté d’accès aux patients implantés. Ces simulateurs ont pour objectif de reproduire les conditions réelles de perception de phosphènes pour s’approcher le plus possible de la réalité. Ils permettent également de tester des méthodes de rendu originales. Nous présentons enfin deux études comparatives entre différents rendus, et nous montrons, d’une part, que l’ajout d’indices sonores couplés avec une restitution visuelle permet aux sujets de mieux comprendre la scène et de naviguer dans cette dernière, et, d’autre part, que donner aux non-voyants la possibilité d’alterner entre plusieurs modes de rendu en temps réel augmente significativement leur compréhension de l’environnement. En ce qui concerne l’ajout d’indices sonores, nous montrons que celui-ci permet aux sujets d’améliorer leurs capacités de perception de la scène (détection et localisation d’obstacles), et procure aux sujets un sentiment de confiance. En ce qui concerne le système interactif, nous montrons qu’il permet aux sujets d’avoir un meilleur taux de bonnes réponses à une série de questions réparties sur trois catégories (objets, rues, portes et passages piétons). De plus, les sujets montrent un intérêt certain pour ce système interactif.