Thèse soutenue

Nouvelle mesure de la robustesse des animaux d'élevage par utilisation des données de phénotypage haut-débit

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Auteur / Autrice : Vincent Giang-Nam Le
Direction : Ingrid DavidTom Rohmer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Infectiologie, Physipoathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition
Date : Soutenance le 02/11/2022
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génétique Physiologie et Systèmes d'Élevage (Castanet-Tolosan, Haute-Garonne ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Larzul
Examinateurs / Examinatrices : Ingrid David, Tom Rohmer, Catherine Larzul, Sandrine Mignon-Grasteau, Rafael Muñoz-Tamayo, Tristan Mary-Huard, Florence Ytournel
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Mignon-Grasteau, Rafael Muñoz-Tamayo

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans un contexte de changement climatique, de transition agro-écologique et de nouvelles demandes de la société pour le bien-être animal, les animaux de demain seront élevés dans des milieux suboptimaux auxquels ils devront pouvoir s’adapter. Il est donc nécessaire de sélectionner des animaux robustes. Le but de cette thèse était de proposer un nouveau critère de robustesse pour la sélection par utilisation des données de phénotypage haut-débit. Nous avons dans un premier temps démontré, par simulation, que la sélection animale à partir des phénotypes de production enregistrés dans un environnement fortement contrôlé tel que rencontré en élevage de sélection porcine, ne permettait pas une sélection conjointe sur la production et la robustesse. En effet, en simulant une sélection sur le poids à 100j de contrôle en engraissement, nous avons comparé les paramètres et valeurs génétiques (VG) pour ce phénotype dans deux situations : en l’absence ou en présence de perturbations. Bien que l'héritabilité du caractère ait diminué en présence de perturbations (de l’ordre de 28 %), les VG prédites ne correspondaient pas à une combinaison du potentiel génétique de production et de robustesse (les corrélations partielles entre ces dernières et le vrai potentiel de robustesse n’étant pas significativement différentes de 0). Il était donc nécessaire de proposer une méthode de mesure de la robustesse qui puisse être appliquée en élevage de sélection porcine. Nous avons développé pour cela la méthode Up&Down qui consiste, en étudiant la dynamique d’évolution d’un phénotype au cours du temps à des échelles différentes : individuelle ou groupe d’animaux (case et bande), à identifier et caractériser les perturbations à ces différentes échelles puis mesurer les réponses individuelles face à ces perturbations, c.- à-d. quantifier la robustesse. Cette méthode a été validée dans un premier temps par simulation : la sensibilité de détection de perturbation variait selon l’échelle sur laquelle cette dernière intervenait (93%, 73% et 43% à l’échelle de la bande, la case et individuelle, respectivement) tout en conservant une bonne spécificité (supérieur à 95% à toutes les échelles). Les jours de début et fin des perturbations étaient correctement estimés (écart en valeur absolue médian de 2 à 3 jours entre les estimations et les vraies valeurs selon l’échelle) tout comme l’intensité de la perturbation (corrélation entre l’intensité vraie et sa valeur prédite de 0,78, 0,72, 0,50 à l’échelle de la bande, la case et individuelle respectivement). La méthode Up&Down a ensuite été appliquée aux données de consommation cumulée et poids de 6298 porcs en croissance de la station de phénotypage du Rheu. Les perturbations identifiées ont été confirmées par les données météorologiques et de santé enregistrées dans l’élevage : les moments estimés des perturbations détectées correspondaient relativement bien aux moments où les conditions météorologiques étaient délétères ou des moments où des problèmes de santé avaient été identifiés (les écarts variaient entre 1,5 et 3 jours selon l’échelle). Enfin, un nouveau critère des composantes de la robustesse (résistance et résilience) a été proposé : la pente minimale du phénotype pour la résistance, et la pente du phénotype entre la fin de la perturbation et la fin de réaction de l’animal pour la résilience. Un modèle animal a été appliqué pour estimer les paramètres et VG de ces nouveaux phénotypes sur trois sets de simulations en variant le pourcentage de perturbations de groupe. A partir de ces nouveaux caractères, les résultats ont montré qu’une augmentation du pourcentage de perturbations simulées avait tendance à entrainer une diminution des héritabilités et une augmentation de la précision des VG prédites des deux composantes de la robustesse.