Étude sur la pyrolyse du plastique et la combustion lente pour la valorisation des déchets
Auteur / Autrice : | Ruming Pan |
Direction : | Gérald Debenest |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Surfaces Interfaces Continentales Hydrologie |
Date : | Soutenance le 26/07/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse, INPT |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de mécanique des fluides de Toulouse (1930-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gaëlle Fontaine |
Examinateurs / Examinatrices : Gérald Debenest, José Luis Torero, Victor Pozzobon, Márcio Ferreira Martins, Chen Yang, Marco A.B. Zanoni | |
Rapporteurs / Rapporteuses : José Luis Torero, Victor Pozzobon |
Résumé
La production européenne de plastique a atteint 57.9 millions de tonnes en 2019, et près de la moitié du plastique produit devient un déchet. Les déchets plastiques s'accumulent rapidement en raison, majoritairement, de leur faible dégradabilité environnementale. Pourtant, la pollution plastique est préjudiciable pour les écosystèmes et nuit aux êtres vivants. Il est donc nécessaire de traiter ces déchets afin de limiter leurs impacts environnementaux. La pyrolyse est considérée comme une alternative prometteuse à l'enfouissement des déchets plastiques, qui peut simultanément produire de l'huile liquide similaire à des carburants commerciaux (essence et diesel). D'autre part, la combustion lente autonome ou « smoldering » est de plus en plus populaire pour traiter les sols/sables contaminés, éliminer les déchets et permettre la valorisation des déchets. Les contaminants organiques (donc combustibles) dans les sols/sables peuvent être détruits en réagissant avec l'oxygène. C’est un processus qui libère une chaleur importante et qui permet dans premier temps d’entretenir le phénomène. La chaleur peut aussi être utilisée pour la permettre la pyrolyse des déchets plastiques. Cette thèse vise, en particulier, à étudier la pyrolyse des déchets plastiques générée par la combustion lente auto-entretenue ou « smoldering ». La pyrolyse des déchets plastiques est un processus chimique complexe. Afin de mieux comprendre les phénomènes de pyrolyse des plastiques, cette thèse adopte différentes méthodes analytiques i.e. réseau de neurones artificiels (ANN) et algorithme génétique (GA), couplées à l'analyse thermogravimétrique (TGA) pour permettre la détermination de modèles de décomposition cinétique. Les résultats révèlent que les résultats thermogravimétriques prédits par ANN et GA sont très cohérents avec les valeurs expérimentales. Par la suite, les décompositions thermique et catalytique des déchets plastiques ont été menées dans un réacteur semi-batch à petite échelle pour étudier les effets des paramètres opératoires sur les rendements en produits. Nous avons couplé l’ANN et le GA pour établir les expressions mathématiques des rendements de produits dans diverses conditions opératoires. Cela a permis d’obtenir l’optimum de la production en huile pour une condition opératoire fixée. Étant donné que la combustion lente nécessite une consommation d'oxygène, si l’on veut utiliser l’énergie produite par la combustion pour alimenter le réacteur de pyrolyse, la combustion lente doit être ex-situ. En raison du manque d'applications de la combustion ex-situ pour la pyrolyse des déchets plastiques, cette thèse développe différentes approches numériques dimensionnels pour le étudier la réponse du réacteur de pyrolyse alimenté énergétiquement par la combustion lente. Un modèle de combustion lente unidimensionnel (1D) est couplé à un modèle de pyrolyse bidimensionnel (2D). Cela permet d’étudier la pyrolyse des déchets plastiques induite par la combustion lente. Il convient de noter que le flux de chaleur limite pour le modèle de combustion lente 1D, permettant la propagation du processus de dégradation, est déterminé par le coefficient global de perte de chaleur, lui-même estimé via une base de données expérimentales. La détermination de ce coefficient global de perte de chaleur complique la tâche du modèle de combustion lente 1D pour effectuer des simulations de diverses tailles de réacteurs. Afin d’ améliorer la robustesse du modèle de pyrolyse entrainé par la combustion lente, on a développé un modèle 2D de pyrolyse couplé à un modèle 2D de combustion lente. Ceci a pour avantage de rendre plus « physique » le modèle au regard de l’approche moyenne 1D présentée auparavant. Le modèle développé vise à fournir un outil de conception général pour évaluer les performances de ces deux réacteurs couplés mais aussi permettre, à terme, d’optimiser ce processus.