De l'importance de modéliser l'histoire thermique à différentes échelles en fusion laser sur lit de poudre, afin de prévoir et améliorer la qualité des pièces
Auteur / Autrice : | Yves Bresson |
Direction : | Lionel Arnaud, Maher Baili |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie Mécanique, Mécanique des Matériaux |
Date : | Soutenance le 01/07/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse, INPT |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Génie de Production (Tarbes ; 1989-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Yves Hascoët |
Examinateurs / Examinatrices : Lionel Arnaud, Maher Baili, Jean-Yves Hascoët, Amèvi Tongne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Abisset, Cyril Bordreuil |
Mots clés
Résumé
L’adoption de la fabrication additive (FA), comme moyen de production de pièces en série, s’accélère dans le tissu industriel français. Parmi les méthodes de FA, le procédé fusion laser sur lit de poudre métallique est le plus mature. Malgré la maîtrise croissante du procédé par les industriels, celui-ci reste complexe avec des phénomènes multi-physiques intervenant à des échelles d’espace et de temps très différentes. Dans cette thèse,l’importance du rôle de l’histoire thermique est démontrée au travers de deux études distinctes, et une méthode numérique basée sur les éléments finis avec le logiciel Abaqus pour simuler l’histoire thermique aux diverses échelles a été proposée. La première étude visait à identifier le facteur majeur de contamination des poudres et des pièces avec l’utilisation, et de déterminer à quel moment cette contamination intervenait. Il a été montré que le recyclage et la manipulation de la poudre ne conduisaient pas en eux-mêmes à une augmentation significative du taux d’oxygène. En revanche, la chaleur apportée durant le procédé (par le plateau et le laser) s’accompagnait d’une augmentation sensible de la quantité d’oxygène dans les échantillons solides. Il est supposé que les scories générées durant le procédé ont un rôle majeur dans cette élévation du taux d’oxygène, et des stratégies pour réduire le nombre de scories ont été explorées. La deuxième étude visait à simuler par éléments finis l’endommagement et la rupture d’un certain type de supports, sans avoir à diminuer la taille du maillage, ce qui en pratique aurait été hors de portée. Des éléments 1D ont été proposés pour mailler ces supports, et une étude de cas a été réalisée avec une pièce industrielle. Les étapes de caractérisation mécanique des supports ont montré que les structures fines isolées dans la poudre lors du procédé avaient un comportement mécanique différent des pièces solides. Il a été supposé que l’histoire thermique spécifique à ces structures était responsable de la différence entre ces comportements mécaniques. De plus, certaines limitations liées à la construction d’éprouvettes de type dent de supports, et leur caractérisation expérimentale ont été identifiées. Dans la dernière partie,qui représente le cœur de la thèse, une méthode éléments finis multi-échelles à cinq niveaux a été développée. La méthode permet de simuler l’histoire thermique à l’endroit et à l’instant choisi, et elle est pilotée par tous les paramètres procédé, du plateau complet aux motifs de lasage jusqu’à l’échelle d’un vecteur laser. L’objectif de la méthode est d’utiliser les champs de températures hétérogènes simulés aux échelles plus macro comme conditions initiales et conditions aux limites des échelles plus micro. L’évolution temporelle et spatiale des erreursliées à l’utilisation de l’hypothèse macro-couche ont été étudiées analytiquement. Cette méthode peut être utilisée pour détecter les régions avec de potentielles porosités, engendrées par des températures extrêmes, et pour optimiser les paramètres du procédé en vue d’homogénéiser les champs de température durant la construction de la pièce. Cette méthode, construite de façon générique, est potentiellement applicable aux autres procédés de FA avec apport de chaleur.