La frontière comme ressource : contacts, ruptures et pouvoirs à la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan dans le Haut-Badakhchan

The border as a resource : contacts, ruptures and powers along the border between Tajikistan and Afghanistan in Gorno-Badakhshan

• Auteur / Autrice : Mélanie Sadozaï
• Direction : Catherine Poujol
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique et relations internationales
• Date : Soutenance le 06/10/2022
• Etablissement(s) : Paris, INALCO
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Europes-Eurasie (Paris)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Delphine Allès, Olivier Ferrando, Sophie Hohmann
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Anne-Laure Amilhat-Szary, Vladimir Aleksandrovitch Kolossov

Mots clés

Mots clés contrôlés

Haut-Badakhchan (Tadjikistan)

Coopération transfrontalière

Tadjikistan

Afghanistan

Frontières

Mots clés libres

Frontière

Pamir

Contact

Rupture

Pouvoir

Transnationalisme

Espace transfrontalier

Tajikistan

Afghanistan

Border

Gorno-Badakhshan

Pamirs

Contact

Rupture

Power

Transnationalism

Cross-Border space

Résumé

Depuis le lancement de la « guerre contre le terrorisme » par le président des États-Unis George W. Bush en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, le Tadjikistan a été projeté au premier plan de l’attention internationale. L’instabilité en Afghanistan a alors façonné un imaginaire de la frontière tadjikistano-afghane, longue de plus de 1 300 km, comme zone prédisposée à l’illégalité, à la violence et au désordre. Cette thèse déconstruit les présupposés associés à cette frontière et affirme qu’elle constitue une ressource pour les acteurs locaux, nationaux et internationaux déployés dans l’espace transfrontalier. Située au croisement des études aréales, des études sur les frontières et de la théorie des Relations internationales, ce travail s’appuie sur une méthode ethnographique élaborée pendant plusieurs séjours d’une durée totale de dix mois passés le long de la frontière entre 2014 et 2021. La première partie de la thèse justifie l’approche privilégiée de la « frontière comme ressource » appliquée au cas de la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan dans le Haut-Badakhchan, tout en le plaçant dans les débats théoriques et méthodologiques. Dans la deuxième partie, la thèse présente les raisons qui conduisent les acteurs à se saisir des ressources fournies par la frontière, dans une perspective historique, politique et sociale, et analyse les réseaux de pouvoir qui se croisent à la frontière. Enfin, la troisième partie de la thèse met en lumière la diversité des activités transfrontalières productrices de ressources et aborde les stratégies adoptées par les acteurs pour maintenir ces opportunités en temps de crise.

Since the launch of the “war on terror” by U.S. President George W. Bush in response to the attacks of September 11, 2001, Tajikistan has been thrust to the forefront of international attention. The instability in Afghanistan has since shaped a mistaken image of the border between Tajikistan and Afghanistan, more than 1300 km long, as a place prone to violations of law, violence, and disorder. This PhD dissertation debunks the stereotypes associated with this border and argues that it represents a resource for local, national and international actors deployed in the cross-border space. Making use of areal studies, border studies, and International Relations theory, this work is based on an ethnographic method, developed during extensive fieldwork totaling ten months spent along the border between 2014 and 2021. The first part of the dissertation demonstrates the originality of the approach of a “border as a resource” as applied to the Tajikistani-Afghan border in Gorno Badakhshan, while placing this border within current theoretical and methodological debates. In the second part, this work exposes the reasons why actors seize the resources provided by the border, from a historical, political and social perspective, and analyzes the interacting power networks. Finally, the third part of the dissertation highlights the diversity of cross-border resource-producing activities and deals more specifically with the strategies adopted by actors in this region to maintain these opportunities in times of crisis.