Le droit international privé et les normativités non laïques : une proposition d’inclusion
Auteur / Autrice : | Sandrine Brachotte |
Direction : | Horatia Muir Watt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance le 23/05/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : École de droit de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Karen Knop |
Examinateurs / Examinatrices : Horatia Muir Watt, Ralf Michaels, Jacco Bomhoff, Isabelle Rorive, Nadia Belaïdi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Karen Knop, Ralf Michaels |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le conflit de lois, ou droit international privé, a été décrit par plusieurs auteurs comme le pendant méthodologique de deux paradigmes, à savoir le pluralisme juridique, qui reconnaît l'autorité normative autonome des droits tant étatiques que non étatiques, et l'approche culturaliste, qui reconnaît la diversité épistémologique associée à cette pluralité juridique. Or, dans la théorie conventionnelle, le droit international privé, comme le reste du droit étatique, reflète des épistémologies modernes, qui se heurtent à ces deux paradigmes. D'une part, cette théorisation moderne traduit le paradigme du monisme juridique, selon lequel seul le droit étatique constitue une source de légalité. D'autre part, elle repose sur une hypothèse universaliste, selon laquelle tous les êtres humains partageraient une définition commune de « la vie bonne », qui inclut notamment le principe de laïcité. Dès lors, la théorisation dominante du conflit de lois ne fait guère de place aujourd'hui à la pluralité et à la diversité, alors qu’il a été démontré qu’elles caractérisent notre époque globalisée. Pourtant, comme plusieurs chercheurs, nous affirmons que la discipline a le potentiel de le faire, grâce à son « style intellectuel ». Par conséquent, nous posons la question de savoir comment la théorisation moderne pourrait être modifiée pour inclure plus de pluralité et de diversité dans le droit étatique. Nous nous concentrons en outre sur l'inclusion des diverses conceptions du droit et de la religion, au-delà du principe de laïcité, et partons de l'examen de cas occidentaux où le raisonnement juridique moderne des tribunaux étatiques est remis en cause par des visions du monde non laïques.