Thèse soutenue

Le musée autrement. Gilbert Delaine et le musée d’art contemporain de Dunkerque : histoire d’une utopie sociale et artistique conçue au coeur de l’industrie, 1974 - 2013

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Victor Vanoosten
Direction : Laurence Bertrand-Dorléac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, spécialité Histoire de l'art
Date : Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Rémi Labrusse
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Bertrand-Dorléac, Philip G. Nord, Marion Fontaine, Estelle Guille des Buttes-Fresneau
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémi Labrusse, Philip G. Nord

Résumé

FR  |  
EN

Au milieu des années 1970, Dunkerque est au faîte de son expansion économique qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses. C’est à ce moment que Gilbert Delaine (1934‑2013), ingénieur dunkerquois, entreprend de créer un musée d’art contemporain. N’étant ni un collectionneur ni un industriel fortuné, il fonde son projet sur la logique du don qui fait du musée une œuvre collective résultant du mécénat des industries locales, des donations des artistes et de l’engagement de la Ville de Dunkerque. Ce fonctionnement hybride constitue un mode inédit de création d’une institution artistique qui remet en question les fondements du modèle culturel français. Inauguré le 4 décembre 1982, le musée se situe à la charnière de deux époques, entre l’ère Malraux et ses maisons de la culture et les années Lang qui veulent réconcilier l’art et l’économie. Il apparaît aujourd’hui comme un laboratoire de la nouvelle politique nationale menée à partir des années 1980 en faveur de l’art contemporain et de la décentralisation culturelle. Initié en 1974 dans le but de rendre l’art du présent accessible notamment aux ouvriers dunkerquois, le projet de Delaine fut une véritable utopie sociale et artistique. La crise économique des années 1980 a cependant modifié la signification du musée qui avait été créé à l’égal des infrastructures industrielles du territoire. Fermé en 1997, il a rouvert en 2005 sous un nouveau nom, le LAAC, Lieu d’art et action contemporaine. Il interroge aujourd’hui la mémoire industrielle de la ville et constitue une promesse d’avenir où se réinvente la vision sociale de l’art telle que Delaine l’avait conçue comme un nouvel évergétisme inclusif et participatif.