Thèse soutenue

Une relecture des enjeux politiques du numérique : la technologie et la production de l’imaginaire social

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Charleyne Biondi
Direction : Frédéric GrosBernard E. Harcourt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 22/09/2022
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Columbia university (New York). Faculty of philosophy
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Franck Cormerais
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Gros, Bernard E. Harcourt, Pierre-Antoine Chardel, Valérie Charolles, Andrew Feenberg
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Antoine Chardel, Valérie Charolles

Résumé

FR  |  
EN

La théorie critique ne sait pas dire, aujourd’hui, ce que change l’essor des nouvelles technologies pour l’ordre socio-politique. En réduisant l’impact du numérique aux intérêts ponctuels de ceux qui l’instrumentalisent, l’approche constructiviste de la technologie ne donne de ses enjeux qu’une vision segmentaire et tactique. Par ailleurs, si elles diagnostiquent bien des ruptures dans les pratiques et les représentations, les analyses épistémologiques du numérique demeurent muettes quant à la dimension structurellement politique de ces transformations pourtant radicales. Cette thèse propose donc d’articuler ces critiques à un postulat épistémique, unifié, de l’impact de la transformation numérique sur le cadre théorique implicite qui sous-tend la légitimité (et plus profondément encore, la condition de possibilité) de la démocratie libérale. Elle met en perspective la théorie critique de la technologie à l’aide d’une approche classique de la théorie politique, qui consiste à rappeler la contingence et la dépendance des régimes à une certaine réalité sociale (relevant non seulement des pratiques mais de l’ordre symbolique, épistémique qui en découle). Les enjeux politiques de la technologie sont ainsi abordés au travers de la notion d’imaginaire — pas seulement pour montrer l’influence de la transformation numérique sur les représentations qui fondent le monde commun, mais pour affirmer que l’enjeu fondamentalement politique du numérique est avant tout un enjeu poétique : il faut rendre à la théorie sa puissance créatrice, pour oser imaginer un paysage socio-politique, et un horizon idéel, radicalement transformés.