Normaliser l’apocalypse : organisations et recompositions du secteur nucléaire face aux accidents
Auteur / Autrice : | Valerie Arnhold |
Direction : | Olivier Borraz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 31/01/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Christine Musselin |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Borraz, Jenny Andersson, Sylvain Laurens, Turo-Kimmo Lehtonen, Sezin Topçu | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jenny Andersson, Sylvain Laurens |
Mots clés
Résumé
En partant de l’accident de Fukushima Dai-ichi en mars 2011, cette thèse interroge les manières dont le secteur nucléaire a pu surmonter cette catastrophe sans remise en cause majeure. Pour en rendre compte, la thèse retrace les modalités de prise en charge des accidents nucléaires par les agences de contrôle et de régulation depuis leur constitution en objet d’action publique à la suite de l’accident de Three Mile Island en 1979.La thèse montre comment la prise en charge des accidents enclenche un processus de normalisation au terme duquel les organisations nucléaires intègrent les accidents graves à leurs pratiques ordinaires, les transformant en événements surmontables et in fine acceptables. Dans les pratiques des experts, les accidents sont abordés comme des enjeux de production de savoirs et d’écrits, qui écartent leurs effets matériels. Ces processus, qu’éclaire l’étude des relations entre les acteurs du secteur nucléaire, deviennent possibles dans le contexte d’un renforcement de l’autonomie du secteur à l’égard du pouvoir exécutif.La thèse contribue à la sociologie de l’action publique, en étudiant les conditions d’autonomisation d’agences de régulation vis-à-vis du politique. Elle contribue aux STS en soulignant les dimensions politiques du travail de maintenance. Elle contribue à la compréhension crises, en montrant comment les organisations inversent le sens des injonctions à « l’adaptation »: ce ne sont pas les organisations qui s’adaptent pour envisager réellement la survenue de catastrophes, mais les accidents qui sont abordés sous l’angle de ce que les organisations sont capables de gérer, déplaçant les mandats de protection des organisations publiques.