Risque de crédit en banque : une norme comptable sous influence ? : le cas du passage des normes comptables françaises À IAS 39 puis IFRS 9
Auteur / Autrice : | Sandrine Schmoll |
Direction : | Patrick Boisselier, Stéphane Lefrancq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion et du management. Comptabilité, contrôle, audit |
Date : | Soutenance le 09/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe Sécurité & Défense - Renseignement, criminologie, crises, cybermenaces - Équipe Sécurité & Défense - Renseignement, criminologie, crises, cybermenaces |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Kuszla |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Boisselier, Stéphane Lefrancq, Catherine Kuszla, Éric Lamarque, Aude Deville, Bernard Colasse | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Lamarque, Aude Deville |
Mots clés
Résumé
Le risque de crédit constitue l’un des principaux risques auxquels les établissements de crédit sont exposés. Son ampleur peut modifier significativement la performance annuelle. Ce risque est attentivement suivi en externe sur la base des provisions comptables pour risque de crédit. Cette information permet aux lecteurs des états financiers d’apprécier le niveau de risque et sa gestion par l’établissement de crédit. Véritable outil de communication, les provisions comptables pour risque de crédit constituent un message émis par les préparateurs des états financiers à l’attention des lecteurs des états financiers. Ces lecteurs, ou parties prenantes, comprennent le normalisateur comptable, le régulateur prudentiel, les Commissaires aux Comptes et les analystes financiers.Dans la littérature, l’impact de cette donnée est généralement étudié dans une relation bipartite de parties prenantes, restreignant ainsi l’étude à un microcosme. Or, le message unique affecte l’ensemble des parties prenantes. Un cadre théorique emprunté à la psychologie permet de placer ce message dans un système global. Il s’agit du courant de la nouvelle communication décrit par Watzlawick, Paul, Helmick Beavin, Janet, Jackson, Don D., [2014]. Dans ce cadre, les auteurs illustrent notamment les effets paradoxaux produits par une multiplicité de messages sur un même thème, conduisant à la déstabilisation du système étudié. Souvent menacé par le message sur les provisions pour risque de crédit, le système financier ne s’est jamais totalement effondré. Les travaux présentés dans ce document ont pour objectif de déterminer si le normalisateur comptable est la partie prenante qui influe véritablement sur les éléments du message comptable pour maintenir l’équilibre du système global. Afin de valider cette approche, quatre tests ont été conduits. En premier lieu, la transcription de conférences a permis d’étudier les thèmes abordés de 2017 à 2020 pour extérioriser les principaux points d’attention de ces périodes. Un deuxième test a été réalisé sur des données financières annuelles publiées de 2002 à 2020 afin d’apprécier l’impact des événements marquants de la période sur les provisions comptables. Troisièmement, l’analyse des réponses adressées au normalisateur comptable au premier exposé-sondage sur la phase II d’IFRS 9 fait ressortir les éléments d’argumentation exposés. Enfin, un sondage a été réalisé en 2020 pour capter la vision des parties prenantes sur la gestion et l’évolution du risque de crédit de la mise en œuvre des règles comptables internationales et des règles de Bâle II jusqu’à la crise sanitaire de 2020.Ces différents tests valident l’existence d’un système global dominé par le régulateur prudentiel. Les préparateurs des états financiers codifient le message en respectant la comptabilisation d’une provision selon les événements générateurs comptables, mais évaluent le montant des provisions comptabilisées sur la base des règles prudentielles. Les préparateurs parviennent ainsi à ne pas produire de message paradoxal. Ils veillent au respect des aspects formels de la règle comptable en s’appuyant en particulier sur l’exercice de leur jugement. Le message est perçu par les analystes financiers comme un signal de gouvernance et de maîtrise du risque de crédit qui réduit l’asymétrie d’information. Le régulateur prudentiel veille au respect de la règle prudentielle, à l’intelligibilité et la clarté des informations publiées.Cette étude se limite au contexte français. De plus, les retours de certaines parties prenantes sont peu nombreux dans le sondage, ce qui est en partie compensé par leurs verbatim collectés dans les conférences.En termes de perspective de recherche, l’étude pourrait être complétée par l’analyse des données publiées dans le Pilier 3. Elle pourrait aussi être poursuivie dans les années postérieures à 2020 pour apprécier avec le recul nécessaire la stabilité du système global.