L'influence de Substantia nigra pars reticulata sur le tronc cérébral en état normal et pathologique
Auteur / Autrice : | Racha Al Tannir |
Direction : | Véronique Coizet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences neurobiologie |
Date : | Soutenance le 22/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des neurosciences de Grenoble (Isère, France ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Buisson |
Examinateurs / Examinatrices : Paul Geoffrey Overton, Natalie Doig | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdelhamid Benazzouz, Jennifer Kaufling |
Résumé
La maladie de Parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative caractérisée par une perte progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire compacte. Cette dégénérescence entraîne de profonds dysfonctionnements dans un réseau cérébral essentiel à de nombreuses fonctions, appelé les ganglions de la base (BG). Bien que ce réseau soit traditionnellement associé au contrôle moteur, il et maintenant admis que cet ensemble de structures sous-corticales joue un rôle dans la sélection des actions et le contrôle des comportements dirigés vers un but. Ces fonctions sont accomplies via les principaux noyaux de sortie du réseau incluant la substance noire reticulé (SNr). Le SNr relie les BG directement aux structures sensori-motrices du tronc cérébral, tels que le colliculus supérieur (SC), une structure multisensorielle impliquée dans les processus attentionnels, le noyau parabrachial (PBN) impliqué dans la nociception, ou le noyau gris périaqueducal (PAG) également impliqué dans la nociception et les comportements d'évitement. Les neurones GABAergiques de projection de la SNr servent à inhiber et désinhiber spécifiquement ses cibles pour réguler la fonction de sélection d'action des BG afin d’orienter notre comportement en réponse à notre environnement. Le lien n'est pas unidirectionnel, au contraire, ces zones sous-corticales du tronc cérébral sont capables d'influencer la fonction des BG en se projetant vers le noyau subthalamique (STN), un autre noyau de ce réseau, comme décrit par la première publication de cette thèse. Comprendre ce lien est important dans le cadre de la MP puisque les neurones SNr GABA deviennent hyperactifs suite à une dégénérescence dopaminergique, augmentant supposément l'influence inhibitrice que cette structure devrait exercer sur le tronc cérébral, ce qui reste cependant à démontrer. Des travaux antérieurs de l'équipe sur des modèles de rat PD ont suggéré la présence d'une plasticité neuroadaptative dans le PBN, possiblement pour compenser le tonus inhibiteur exacerbé provenant de la SNr. Dans ce travail, nous avons identifié cette plasticité neuroadaptative dans le PBN. Des expériences de microscopie électronique ont montré que la densité postsynaptique dans le PBN était plus mince et plus longue chez les animaux appauvris en dopamine. Cette neuroadaptation a également impliqué la formation de nouvelles synapses, comme l'a démontré la coloration de Golgi-cox montrant une augmentation de la densité d’épines dendritiques ainsi qu’un changement de leur morphologie. De plus, une augmentation de l’expression des récepteurs GABAA au niveau du PBN a été détectée dans ces modèles de rat PD en utilisant la technique Western Blot.Dans une troisième étude, cette plasticité a été étudiée plus en détail dans le SC et le PAG car ces structures présentent un lien anatomique avec le BG similaire à celui du PBN. En effet, la SNr projette aussi directement sur le SC et le PAG. Le SC a montré une augmentation de l’expression des récepteurs GABAA pour la zone latérale de cette structure ainsi que de la densité des épines dendritiques et de leur morphologie chez les rats PD. Le PAG ne présente que des changements qu’au niveau de la densité des épines et de leurs morphologie, mais pas de l’expression des récepteurs GABA chez les rats PD. Le changement du taux de décharge de la SNr et la présence d'une neuroadaptation dans le SC, le PBN et le PAG indiquent une modulation anatomique se produisant dans le tronc cérébral dans des conditions de MP dans le but de maintenir des conditions pathologiques d'homéostasie.