Thèse soutenue

Détection sérologique de l'infection latente par Toxoplasma gondii par des biomarqueurs spécifiques des kystes et des bradyzoïtes
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Auteur / Autrice : Marie Gladys Robert
Direction : Mohamed-Ali HakimiHervé Pelloux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Virologie microbiologie immunologie
Date : Soutenance le 18/11/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut pour l'avancée des biosciences (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Pascal Poignard
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Laurent
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Wallon, Nicolas Blanchard

Résumé

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La toxoplasmose est une zoonose cosmopolite généralement bénigne chez les sujets immunocompétents, mais responsable d’infections congénitales et opportunistes potentiellement sévères. Cette infection entraîne la persistance chronique du parasite Toxoplasma gondii sous forme de bradyzoïtes enkystés, notamment dans le système nerveux central, les muscles et la rétine de ses nombreux hôtes intermédiaires potentiels. Cette persistance est un facteur majeur de la transmission de l'infection par le carnivorisme et est la source de réactivation en cas d'immunosuppression. Cependant, le stade chronique de T. gondii reste relativement méconnu, en raison notamment de l'absence de méthodes adaptée à son évaluation. Alors même que la sérologie est un élément clé des études épidémiologiques et du diagnostic de cette parasitose, et bien que la contribution du bradyzoïte à la physiopathologie de l'infection soit indéniable, aucun des tests sérologiques actuellement utilisés n'est basé sur des antigènes spécifiques du bradyzoïte. L'identification de la protéine de la paroi kystique BCLA (Brain Cyst Load-associated Antigen) a récemment prouvé que les antigènes de ce stade parasitaire ne sont cependant pas dépourvus d'immunogénicité.L’objectif de ce travail était de rechercher d’autres marqueurs sérologiques du stade chronique de T. gondii et d’évaluer la performance de la sérologie s’appuyant sur des antigènes du bradyzoïte pour détecter la présence de kystes, et son apport potentiel au diagnostic et à la prise en charge de la toxoplasmose chez l’humain.La comparaison de l'immunogénicité des protéines bradyzoïtes induites in vitro à l'aide du système MORC-mAID par rapport aux antigènes tachyzoïtes a permis de mettre en évidence l'immunogénicité d’une protéine abondante du cytoplasme du bradyzoïte que nous avons nommé BSM (Bradyzoite Serological Marker). La délétion de BSM via CRISPR/Cas9 n’impacte pas la croissance in vitro, la virulence, la différenciation ou la morphologie des kystes in vivo. La sérologie ELISA BSM a identifié parmi des souris naïves ou chroniquement infectées par des souches kystogéniques ou non kystogéniques de T. gondii, celles qui portaient des kystes, avec une sensibilité de 97,96% et une spécificité de 100%. Chez l’humain, les titres d’anticorps anti-BSM et anti-BCLA sont significativement plus élevés chez les sujets identifiés comme chroniquement infectés par T. gondii par les tests sérologiques classiques, que chez les patients séronégatifs. Cependant la distribution large des titres au sein des deux groupes et l’absence de marqueur du portage de kystes complexifie l’interprétation de la sérologie bradyzoïte, et questionne sur la présence systématique de kystes à la suite d’une infection et la durée de la persistance de ces derniers.En conclusion, cette étude a permis d’identifier un nouveau marqueur sérologique du stade chronique de T. gondii. Si des applications en agroalimentaire ou en expérimentation animale peuvent être envisagées, des explorations complémentaires sont requises pour comprendre la cinétique de la sérologie bradyzoïte chez l’humain.