Etude de l'organisation et de la dynamique de molécules impliquées dans la reconnaissance des cellules apoptotiques lors de l'efferocytose
Auteur / Autrice : | Samy Dufour |
Direction : | Philippe Frachet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Virologie microbiologie immunologie |
Date : | Soutenance le 18/02/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de biologie structurale (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Destaing |
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Fraboulet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Emmanuel Milhiet, Pascale Jeannin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’élimination par phagocytose des cellules en apoptose (ou efferocytose) est un processus physiologique essentiel de l'immunité. C'est par ce mécanisme que chaque jour, les cellules qui meurent par apoptose sont éliminées par les phagocytes (ex : macrophage). Ce processus est crucial pour le développement, l'homéostasie tissulaire et la résolution de l'inflammation. En effet, l'élimination efficace des cellules apoptotiques est considérée comme un prérequis pour la prévention des maladies auto-immunes et inflammatoires. Une étape clé de l'efferocytose est la formation d'une zone de contact entre le phagocyte et la cellule apoptotique appelée efferosynapse. La réponse immune du phagocyte est coordonnée par les nombreuses molécules qui organisent et régulent cette interface. La cellule apoptotique expose à sa surface des « don’t eat-me » et « eat-me » signaux dont l’exposition évolue avec l’apoptose et qui sont reconnus par une grande variété de récepteurs exprimés par les phagocytes. Du fait de cette complexité, l’organisation moléculaire de l’efferosynapse, est encore méconnue. Néanmoins, sa caractérisation est cruciale pour déterminer quels sont les paramètres qui conditionnent la façon dont les signaux exposés par la cellule apoptotique vont être interprétés par le phagocyte. Une partie de mon travail visait à étudier l’organisation des « eat-me » signaux que sont la phosphatidylsérine (PS), la calréticuline (CRT), ainsi que la dynamique du « don’t eat-me » signal CD47, à la surface des cellules apoptotiques. Grâce à la microscopie de super résolution, nous avons mis en évidence la clustérisation de la CRT et son exclusion des domaines enrichis en PS au niveau des blebs apoptotiques. L’analyse de la dynamique de la protéine CD47 par suivi de molécule unique a révélé qu’elle est distribuée dans deux populations plus ou moins mobiles, et que la proportion de CD47 de plus forte mobilité augmente à la surface des cellules en apoptose. Enfin, bien que CD47 soit présent à la surface des blebs apoptotiques, il n’est plus reconnu par son récepteur SIRPα. Nos observations ont montré que ce résultat est indépendant de la mobilité de CD47, mais dépend de l’environnement membranaire et, en particulier, de l’intégrité des radeaux lipidiques qui sont déstabilisés durant l’apoptose. Par ailleurs, au niveau du phagocyte, une seconde partie de mon travail de thèse s’est focalisée sur un couple de protéines connues pour intervenir dans la reconnaissance et l’élimination des cellules apoptotiques chez la souris: le récepteur SR-F1 et la molécule du complément C1q. Nous nous sommes attachés à examiner le rôle potentiel de leur interaction dans un modèle de macrophage humain. Les analyses ont confirmé que le récepteur SR-F1 humain interagit avec la molécule C1q à la surface des macrophages. Néanmoins, elles ont également montré que sa surexpression à la surface des macrophages altère la phagocytose. Différentes pistes ont été explorées afin d’expliquer cet effet dans notre modèle, comme l’influence de l’expression du récepteur SR-F1 sur la différenciation des macrophages ou son implication dans l’adhérence cellulaire. Ensemble, ces données de microscopie à super résolution sur l’organisation et la dynamique des molécules impliquées dans la reconnaissance des cellules apoptotiques, constituent les premières briques vers la caractérisation de l’architecture de l’efferosynapse.