Etude hydrogéophysique des échanges entre le fleuve Niger et les aquifères sédimentaire et de socle au Niger
Auteur / Autrice : | Oumou Kaltoum Hama Garba |
Direction : | Guillaume Favreau, Yahaya Nazoumou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement |
Date : | Soutenance le 06/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université Abdou Moumouni |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des géosciences de l'environnement (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Garambois |
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Jourde, Maman Sani Abdou Babaye, Fadji Zaouna Hassane Mamadou Maina | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nicaise Yalo, Valérie Plagnes |
Mots clés
Résumé
Dans le sud-ouest semi-aride du Niger, dans les régions de Tillabéry et de Niamey (capital du pays), le fleuve Niger a connu des effets emblématiques du changement climatique. Les conséquences des sécheresses sévères endurées dans les années 1970 - 1980 ont modifié la couverture du sol et le cycle de l'eau. Ces bouleversements ainsi que l'intensification observée des événements pluvieux ont pour conséquence (1) la dégradation de l'environnement (déforestation et encroûtement des sols) qui a conduit à une augmentation du taux de ruissellement dans de nombreux bassins versants ; (2) une remontée durable de la nappe phréatique ; et par la suite, (3) une modification du régime hydrologique du fleuve Niger. En conséquence, on observe d'une part, une augmentation de la fréquence des inondations pendant la saison des pluies dans la ville de Niamey (ex., 2012, 2020) et, d'autre part, une diminution des débits d'étiage en fin de saison sèche, menaçant l'approvisionnement en eau domestique (ex., 2018). Pour mieux prédire les débits du fleuve dans la perspective (1) d'une gestion durable de la ressource en eau et (2) de la maîtrise des risques d'inondation dans ces régions, cette étude vise à quantifier la contribution des eaux souterraines au fleuve. Cette contribution des eauxsouterraines est souvent difficile à estimer en raison des flux saisonniers très variables.Combinant les approches quantitatives hydrogéologiques et géophysiques, l’étude a permis de caractériser les différentes structures aquifères et leurs fonctionnements hydrogéologiques en bordure du fleuve Niger. Les suivis piézométriques ont permis de voir : à grande échelle (à une distance ≥ 1 km) un fonctionnement du système présentant un flux d’eau de l'aquifère vers la vallée du fleuve quel que soit le contexte géologique et la saison. A petite échelle (à une distance < 300 m), le fonctionnement du système devient plus complexe et dépend à la fois de la géologie, de la géomorphologie et de la saison. L’ensemble des résultats a permis de mettre en évidence le rôle tampon de l’aquifère alluvial qui échange avec le fleuve et reçoit un flux de base (~4.5 m3.s-1 sur une section de 530 km de long) des aquifères régionaux (altérites de socle et formation sédimentaire du Continental Terminal). La comparaison des flux souterrains avec les écoulements de surface (maximum enregistré : 3398 m3.s-1 ; seuil d’alerte étiage : 10 m3.s-1 ) montre que capacité de l’aquifère alluvial à amortir les crues et à soutenir les étiages (~1.9 m3.s-1 ) reste limité . Le flux des aquifères régionaux vers le fleuve Niger est toutefois significatif comparé aux principaux besoins en eau de la population.Mots clés : échange nappe - rivière, piézométrie, méthodes géophysiques électriques etélectromagnétiques, Résonnance magnétique des protons (RMP), Sahel