Thèse soutenue

Grenoble Alpes Métropole et son adaptation au changement climatique - Caractérisation et évolution des scénarios atmosphériques générateurs de précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises

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Auteur / Autrice : Antoine Blanc
Direction : Juliette Blanchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 12/05/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des géosciences de l'environnement (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Anne-Catherine Favre Pugin
Examinateurs / Examinatrices : Marco Borga
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Yiou, Julien Boe

Résumé

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La Métropole de Grenoble, située dans les Alpes du Nord françaises, est traversée par deux grandes rivières : l’Isère et le Drac. Malgré l’absence de crue majeure depuis plus d’un siècle, l’incertitude sur l’évolution future des crues est importante. La présente thèse se propose de contribuer à cette question en étudiant les précipitations extrêmes sur les bassins versants de l’Isère (5800 km2) et du Drac (3600 km2) à Grenoble, dont les évolutions sont elles aussi incertaines.Nous nous intéressons plus précisément aux circulations atmosphériques de grande échelle à l’origine de précipitations extrêmes sur ces bassins versants. Pour ce faire, nous utilisons des descripteurs qui caractérisent la circulation atmosphérique, représentée par les champs journaliers d’altitude du géopotentiel 500 hPa sur l’Europe et le proche Atlantique. Ces descripteurs sont pour la plupart basés sur l’analogie, c’est-à-dire sur la comparaison des circulations atmosphériques entre elles. Ils caractérisent le caractère stationnaire de la direction du flux d’air, mais aussi le caractère reproductible de la direction du flux dans la climatologie. Ils sont associés à un dernier descripteur - non basé sur l’analogie - donnant une information sur la force du flux. Ces descripteurs atmosphériques sont couplés à une classification existante des circulations atmosphériques permettant la prise en compte de la double influence atmosphérique - Atlantique et Méditerranéenne - à l'origine de précipitations extrêmes sur la région.Nous montrons que les circulations atmosphériques à l'origine de précipitations extrêmes sur 3 jours dans les Alpes du Nord françaises partagent des caractéristiques communes et rares dans la climatologie. Ces circulations sont caractérisées par des flux d’air parmi les plus forts, dont les directions sont plutôt stationnaires et reproduites de manière proche dans la climatologie. De telles caractéristiques sont à la fois observées pour les circulations Atlantiques impactant l'Isère et le Drac, et pour les circulations Méditerranéennes impactant préférentiellement le bassin du Drac. A l'échelle saisonnière, nous montrons que les saisons associées à des circulations fortes et peu singulières sont associées à de forts cumuls de précipitations, de l’automne au printemps.L’évolution des circulations atmosphériques d’Europe de l’Ouest avant 1950 semble différer selon la réanalyse atmosphérique utilisée. En revanche, les réanalyses s’accordent sur la période 1950-2017. Sur cette période, la diminution observée des précipitations extrêmes journalières d’hiver sur le bassin de l’Isère ne semble pas être directement expliquée par un changement de caractéristique des circulations atmosphériques, au sens des descripteurs utilisés. Par contre, l'augmentation des précipitations extrêmes d’automne sur le bassin du Drac est associée à une augmentation de la fréquence des circulations Méditerranéennes génératrices d’extrêmes.Enfin, l’évolution future des circulations atmosphériques est abordée par une preuve de concept méthodologique appliquée au modèle CNRM-CM6-1 sur la période 2015-2100. Le modèle suggère une augmentation d'environ 30 % de l’occurrence des circulations atmosphériques susceptibles de générer des précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises à l'horizon de la fin de siècle selon le scénario le plus pessimiste. L'application de la méthode à un ensemble de modèles permettrait le passage d’une preuve de concept à une véritable projection.En résumé, cette thèse apporte un regard sur les circulations atmosphériques à l’origine de précipitations extrêmes sur les bassins versants de l’Isère et du Drac à Grenoble, sur leur évolution passée, et sur le lien avec les tendances de précipitations extrêmes. Bien que le nexus circulations atmosphériques-précipitations extrêmes constitue le corps de ce travail, les tendances de pluie extrême sont aussi étudiées et la pertinence de la présente approche pour les crues est discutée.