L'étude de la phase post-sismique du séisme de Tohoku-Oki (2011)
Auteur / Autrice : | Axel Periollat |
Direction : | Jérôme Weiss, Mathilde Radiguet de La Bastaie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre Solide |
Date : | Soutenance le 01/03/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : David Marsan |
Examinateurs / Examinatrices : Mathilde Vergnolle, Mai-Linh Doan | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Mathieu Nocquet, Sylvain Barbot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les mécanismes de glissement asismique (afterslip) et de relaxation viscoélastique ont tous deux étés proposés afin d’expliquer la phase post-sismique induit par les méga-séismes dans les zones de subduction. Dans le but d’améliorer la compréhension du cycle sismique il est crucial de démêler et de distinguer les signatures respectives de ces mécanismes dans la déformation mesurée en surface. La phase post-sismique précoce, qui succède immédiatement à la rupture co-sismique, est caractérisé par des taux de déformation élevés, et inclure les observations de cette phase précoce mènent à une meilleure analyse des mécanismes impliqués. Dans cette thèse, j’explore la déformation post-sismique après le méga-séisme de subduction de Mw 9.0 Tohoku-Oki (2011). Tout d’abord, je présente le traitement cinématique des données GPS réalisé pour obtenir des séries temporelles de positions toutes les 30 secondes, ainsi que le post-traitement des solutions pour corriger les effets de trajets multiples et les modes communs. Les séries temporelles finales enregistrent la déformation de la surface à partir de 10 minutes après l’initiation de la rupture, jusqu’au premier mois après le choc principal. Cela me permet d'observer les deux principales répliques de Tohoku-Oki (Mw 7.4 et Mw 7.7) qui se sont produites pendant l’heure suivant la rupture. Dans un second temps, j’analyse l'évolution du déplacement des séries temporelles et j’utilise ces observations pour localiser le glissement post-sismique par une succession d’inversion statiques. Je constate que l’évolution temporelle du déplacement au cours du premier mois après Tohoku-Oki peut être expliquée par un mécanisme d’afterslip, qui présente une décroissance de type « Omori », avec une valeur d’exposant p autour de 0,75 sur la plupart de la région étudiée, à l'exception d'une petite région autour de la préfecture d'Ibaraki où p~1 est observé. Cette valeur de p < 1 indique que les déplacements post-séismiques n'augmentent pas en logarithme du temps comme le prédit la rhéologie rate-and-state pour une interface frictionnelle. J’utilise des simulations numériques simples pour montrer qu'un exposant de p < 1 peut-être expliqué par une combinaison d'interactions élastiques et d'activation thermique résultant de l’effet cumulatif d’événements de glissements locaux activés thermiquement et par la contrainte co-sismique. Cela implique que l’afterslip précoce correspond plutôt à un mécanisme de fluage fragile transitoire. Ainsi, le comportement précoce (minutes-heures) reproduit la phénoménologie du fluage de la roche et sa correspondance au fluage transitoire (Stage I). Le comportement observé à plus grande échelle de temps (années) nécessite de combiner l'afterslip avec une relaxation viscoélastique traitée modélisée par un écoulement Newtonien avec une rhéologie dépendant de la contrainte.