Diversité culturelle et dynamique de groupe au sein des équipes sportives professionnelles : un challenge à relever ?
Auteur / Autrice : | Manon Éluère |
Direction : | Jean-Philippe Heuzé, Luc Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives, psychologie et neurocognition |
Date : | Soutenance le 16/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Sport et environnement social (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Bartel-Radic |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Heuzé, Katrien Fransen | |
Rapporteur / Rapporteuse : Elisabeth Rosnet, Emma Guillet-Descas |
Résumé
La diversité culturelle constitue aujourd’hui une réalité incontournable des équipes sportives professionnelles de sports collectifs (e.g., augmentation du nombre d'expatriés par équipe ; CIES, 2022a). Mais cette réalité ne fait pas l’objet d’études diversifiées, en contexte sportif, pour (a) investiguer les perceptions des acteurs sportifs (e.g., entraîneurs) des diversités nationale, linguistique ou encore racio-ethnique et (b) comprendre leurs effets sur le fonctionnement collectif. Ce programme de thèse répond à cet enjeu de développement des connaissances sur la diversité culturelle en contexte sportif en s’attachant à dépasser les verrous théoriques et méthodologiques d’une littérature encore largement inconsistante, tant en psychologie du travail et des organisations qu’en psychologie du sport (Godfrey et al., 2020). L’objectif général de ce travail doctoral est de caractériser la diversité culturelle dans les équipes sportives professionnelles et les relations qu’elle entretient avec le fonctionnement de ces groupes restreints spécifiques. Construit autour de quatre recherches, la première étude, de nature qualitative, explore les représentations, les perceptions et les expériences de neuf entraîneurs professionnels d’équipes multiculturelles. La deuxième étude, de nature quasi-expérimentale, s’appuie sur des scénarios hypothétiques de diversité culturelle, nationale et linguistique, auxquels 219 sportifs et sportives professionnels sont confrontés afin d’explorer le rôle modérateur de leur niveau de compétence interculturelle sur les comportements adoptés en réponse à cette diversité (i.e., comportements organisationnels citoyens). La troisième étude propose le développement d’une mesure objective de la disparité linguistique, cette dernière étant présentée par les acteurs sportifs comme un déterminant important de la dynamique de l’équipe. La quatrième étude, de nature corrélationnelle, propose une investigation longitudinale des relations entre la diversité culturelle (nationale et linguistique), la compétence interculturelle et le fonctionnement collectif (i.e., processus groupaux) de 21 équipes féminines de football de haut-niveau (i.e., 501 joueuses). Les principaux résultats de ce programme doctoral indiquent que la diversité culturelle propre aux équipes sportives professionnelles s’exprime surtout à travers différents niveaux objectifs de variété nationale et de disparité linguistique pouvant favoriser l’émergence de sous-groupes et impacter le travail d’équipe (e.g., coopération) de manière différenciée. Toutefois, cette réalité demeure subjective, principalement façonnée par les expériences et les perceptions individuelles de cette diversité. En particulier, les résultats montrent que les relations entretenues entre cette diversité culturelle et le fonctionnement individuel et collectif sont largement modérées par la compétence interculturelle des acteurs sportifs. Après avoir présenté les forces, les limites et les perspectives des recherches entreprises, nous discutons de différentes implications pratiques et pistes de recommandations à destination des instances dirigeantes, des clubs, des entraîneurs et des athlètes en contexte sportif professionnel / multiculturel.