Thèse soutenue

Interaction et coordination parole-respiration-membres pendant la production et la mémorisation d'informations verbales

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Auteur / Autrice : Hélène Serré
Direction : Amélie Rochet-Capellan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 20/10/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Grenoble Images parole signal automatique (2007-....)
Jury : Président / Présidente : Sonia Kandel
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Fougeron, Wim Pouw
Rapporteur / Rapporteuse : Benoît Bardy, Jürgen Trouvain

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Interaction et coordination parole-respiration-membres pendant la production et la mémorisation d'informations verbalesUn ensemble croissant de recherches comportementales et neurophysiologiques montre les implications des mouvements des membres dans l’activité cognitive. Par exemple, les gestes manuels facilitent l’apprentissage de connaissances abstraites telles que les concepts mathématiques (Cook et al., 2008; Perry et al., 1988; Goldin-Meadow & Wagner, 2005); les systèmes moteurs interagissent avec la compréhension du langage (Glenberg & Kaschak, 2002), et cette dernière implique les zones motrices du cerveau (Pulvermüller et al. 2005). S’inscrivant dans les théories de la cognition incarnée, ces résultats montrent que la majorité de notre activité cognitive est une ‘réactivation d’états perceptifs, moteurs et introspectifs acquis durant une expérience avec le monde, le corps et la pensée’ (Barsalou, 2008, p. 618; see also Varela et al., 1993; Clark, 1998). Ces approches modifient les perspectives sur les capacités cognitives, et le langage en particulier (Lakoff,2012; Glenberg, 2015). Pour améliorer notre compréhension de ce dernier, il serait intéressant de prendre en compte les mouvements du corps et les situations spécifiques à ces mouvements. Dans ce contexte, les mouvements des membres pourraient être considérer comme un support éventuel sur lequel s’appuierait le langage verbal. En effet, et comme le suggèrent les travaux précédents, les gestes pourraient influencer le langage verbal en temps réel et pourraient jouer un rôle significatif dans la mémorisation et le souvenir d’informations verbales. Ces influences mutuelles arriveraient, au moins partiellement, à travers un troisième acteur : le système respiratoire, une ressource nécessaire partagée par le système de la parole et le système moteur. Cette thèse vise à évaluer le ‘support corporel’ du langage parlé en testant l’hypothèse selon laquelle les gestes amélioreraient la mémoire à long terme d’un événement ou d’une narration et l’apprentissage d’un nouveau vocabulaire. Les individus devraient mieux mémoriser et retenir l’information d’une histoire, et le nouveau vocabulaire qui y est associé, s’ils bougent pendant la phase d’apprentissage : les mouvements stimuleraient l’articulation et consolideraient la trace mnésique, mais changerait aussi le niveau d’oxygène dans le cerveau, ce qui pourrait stimuler l’encodage de la mémoire et sa réactivation. Cette hypothèse sera testée à travers des études empiriques impliquant l’analyse du la coordination parole-respiration-membres en relation avec les performances de mémoire. Les effets du langage et la gestuelle seront comparés via l’étude de différents types de mouvements mais aussi d’individus avec différentes compétences (sport, musique, etc.) et différentes langues (Français vs Allemand). Ce projet prend part au projet ANR-DFG « SALAMMBO » et impliquera une collaboration française et allemande et de courts séjours à Berlin pour se réunir et faire passer des participants allemands.