Thèse soutenue

Modélisation mathématique et statistique des données épidémiques : application à la nouvelle épidémie de COVID-19

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Auteur / Autrice : Kayode Oshinubi
Direction : Mustapha RachdiJacques Demongeot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement
Date : Soutenance le 26/10/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Autonomie, Gérontologie, E-santé, Imagerie & Société (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : José Labarère
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Magal
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Dabo-Niang, Halima Bensmail

Résumé

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Cette thèse est consacrée à la modélisation des épidémies et elle est divisée en deux parties qui se subdivisent elles-mêmes en différentes sections. La modélisation des maladies infectieuses a suscité depuis de nombreuses années (la première modélisation de la propagation de la variole de D. Bernoulli date de 1760)) l’intérêt des décideurs et des médecins, plus particulièrement lors de la récente pandémie de COVID-19, qui a déstabilisé les infrastructures de santé, et affecté les interactions entre citoyens dans de nombreux pays, en raison de multiples cas et décès, d’où la nécessité de comprendre les mécanismes de virulence et de propagation, à l’aide de diverses approches de modélisation mathématique et statistique.La première partie est consacrée à l’aspect modélisation mathématique d’une épidémie, quiconsiste en des approches déterministes et discrètes de la propagation épidémique, princi-palement axée sur la pandémie de COVID-19. Le nombre quotidien de reproduction durantla période de contagiosité est approché par discrétisation, fondée sur l’idée de déconvolution,et la forme bi-phasique a été la plus souvent calculée dans divers pays, ceci étant possible,si on suppose que la maladie a commencé par un unique patient infectieux « zéro » au dé-marrage de l’épidémie et que les taux de transmission et la taille de la population susceptiblesont constants en phase de croissance exponentielle des nouveaux cas observés. Ensuite, unmodèle discret été formulé à partir du modèle d’Usher, afin de calculer la perte de durée devie des infectés, due à la maladie COVID-19 et afin d’expliquer également le rôle des comor-bidités, qui est très essentiel dans la propagation de la maladie et sa dynamique au niveauindividuel. En outre, une formulation de la modélisation de la dynamique épidémique dépen-dante de l’âge des infectés, de type Susceptible-Infectious-Geneanewsusceptible-Recovered(SIGR), a été proposée, afin d’analyser le rôle de différents paramètres épidémiologiques,plus particulièrement celui de la vaccination. Enfin, une nouvelle technique a été proposéepour identifier le point d’inflexion sur les courbes lissées des nouveaux cas infectés, cela àl’aide de l’équation princeps de Bernoulli. Cette procédure est importante, car les vaguesde nombreux pays n’ont pas atteint le point de retournement (maximum de cas quotidiens)de leur courbe épidémique, en particulier pour des vagues proches, dans lesquelles on peutavoir une succession d’épaulements, mais pas de maximas. La modélisation statistique de lapandémie de COVID-19, à l’aide de divers modèles d’apprentissage automatique et profond,est présentée dans la deuxième partie, afin de comprendre la dynamique de la pandémie dans différents pays, ainsi que de prédire et de prévoir les nouveaux cas quotidiens et les décès dus à la maladie, ainsi que certains paramètres socio-économiques. On observe que la prédiction et la prévision sont cohérentes avec l’évolution de la maladie durant différentes vagues dans ces différents pays, et qu’il existe des déterminants socio-économiques de la maladie, selon que le pays est développé ou en voie de développement. De plus, l’étude du nombre et des formes des pics de la maladie COVID-19 est présentée. Les pics des courbes des nouveaux cas et des décès quotidiens sont identifiés à l’aide d’une méthode d’analyse spectrale, qui permet de visualiser les modèles de pics hebdomadaires. Enfin, la classification des départements français vis-à-vis de la propagation de la maladie est effectuée par analyse fonctionnelle des données. Cette dernière étude montre des différences nettes entre la période où la vaccination n’a pas encore été introduite (seulement des mesures d’atténuation non pharmaceutiques) et celle où elle l’a été. Les résultats de cette thèse seront particulièrement utiles dans le futur pour mieux comprendre les mécanismes de propagation d’une maladie virale, ici la maladie due au virus SARS-CoV-2.