Thèse soutenue

Potentialités métaboliques des Plantes et Champignons dans la biodégradation des polychlorobiphényles

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Auteur / Autrice : Joaquim Germain
Direction : Bello MouhamadouMuriel Raveton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement
Date : Soutenance le 04/03/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble, Isère, France ; Le-Bourget-du-Lac, Savoie, France ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Reynaud
Examinateurs / Examinatrices : Bello Mouhamadou, Muriel Raveton, Philippe Binet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Clément, Diederik van Tuinen

Résumé

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Les polychlorobiphényles (PCB) sont des organochlorés toxiques pour l’environnement et pour l’homme. Ils ont été utilisés pendant le 20ème siècle et sont interdits de production en 1987 en France. Malgré cette interdiction leur persistance dans l’environnement nécessite de mettre en œuvre des stratégies de dépollution efficaces et respectueuses de l’environnement. La plupart des études utilisant les organismes vivants pour dépolluer les sols se sont concentrées sur l’utilisation d’un seul type d’organisme ; peu ont étudié ou exploré les associations biologiques. L’objectif de cette étude est de développer une nouvelle approche de dépollution des sols basée sur l’utilisation de plusieurs partenaires biologiques à effets synergiques : Plantes : Miscanthus giganteus et Medicago sativa ; champignons saprophytes natifs des sols contaminés et champignons mycorhiziens présents dans les racines des plantes. Ainsi, des souches fongiques saprophytes ont été isolées d’un sol fortement contaminé en PCB et cinq souches (Penicillium chrysogenum, P. citreosulfuratum, P. canescens, Aspergillus jensenii et Acremonium sclerotigenum) capables de dégrader efficacement ces polluants ont été caractérisées. Parmi ces souches, P. canescens est capable de réduire significativement la toxicité liée aux PCBs et à leurs métabolites. Ces cinq souches utilisées en consortium dans des expériences en mésocosmes en utilisant le sol fortement pollué en PCB (850 ppm) à partir duquel elles avaient été isolées, ont montré une réduction significative des PCB de 27% après trois mois de traitement. Avec un sol contenant 30 ppm de PCB, la biodégradation ne s'est pas produite. La biodégradation mise en évidence dans le sol à 850 ppm s'est traduite par une amélioration partielle et significative de la stœchiométrie des activités enzymatiques d'acquisition de l'azote et du phosphore signifiant un meilleur fonctionnement de ce sol. La capacité à dégrader les PCB de ce même consortium a été étudiée sur les deux précédents sols en association avec M. giganteus et son cortège mycorhyzien ou Me. sativa. Pour le sol contenant 850 ppm, une réduction de 27 % après trois mois de traitement a été observée pour M. giganteus en présence des champignons mycorhiziens, avec ou sans inoculum saprophyte. La présence des champignons s’est aussi accompagnée au niveau de M. giganteus d’une modulation de la stratégie d’acquisition des ressources au niveau aérien et racinaire, ainsi que d’une augmentation du stress au niveau racinaire. Pour le sol 30 ppm, les mésocosmes avec M. giganteus n’ont montré aucune dégradation. En revanche, pour Me. sativa associée au consortium saprophyte, une dégradation de l’ordre de 31 % a été observée. La présence des champignons saprophytes s’est également accompagnée d’une modulation de la stratégie d’acquisition des ressources au niveau racinaire, d’une diminution des pigments photosynthétique et d’une légère augmentation du stress oxydant racinaire. De plus, l’activité de la nitrate réductase, enzyme décrite comme dégradant les PCB est induite en présence des souches saprophytes.Bien que les taux de biodégradations obtenues restent autour de 30 %, ces résultats démontrent tout l’intérêt des associations biologiques en terme de dépollution des sites. Il est possible d’améliorer ces taux de biodégradation en agissant sur des facteurs limitant tels que la biodisponibilité des PCB, la toxicité des PCB et de leurs métabolites vis-à-vis des organismes étudiés ou encore le temps de traitement pour obtenir une véritable synergie efficace entre les différents partenaires biologiques.