À la rencontre de jeunes Tibétains de l’Association bénévole de soutien scolaire de Diebu en préfecture autonome tibétaine de Gannan en Chine : analyse de leurs représentations sociolinguistiques en contexte minoritaire
Auteur / Autrice : | Lan Wang |
Direction : | Diana-Lee Simon, Stéphanie Galligani |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage Spécialité Français langue étrangère |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Maria Causa |
Examinateurs / Examinatrices : Laura Abou Haidar, Xiuli Wang | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marine Totozani, Dominique Montagne-Macaire |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La préfecture autonome tibétaine de Gannan, située dans le nord-est du Plateau tibétain, constitue l’une des 13 entités autonomes tibétaines de la République Populaire de Chine et rassemble la plus forte présence de Tibétains. En accord avec la politique linguistique de la Chine qui promeut le chinois standard – le putonghua – au niveau national tout en protégeant juridiquement le développement des langues minoritaires, le Gannan a mis en place depuis les années 1980 une éducation minzu où coexistent plusieurs dispositifs d’enseignement : la classe à dominante chinoise avec le chinois comme langue première (L1) et le tibétain comme langue seconde (L2) et la classe à dominante tibétaine avec le tibétain en tant que L1 et le chinois en tant que L2. Par ailleurs, une éducation non minzu est également proposée aux jeunes Tibétains ; il s’agit de la classe standard où le chinois est l’unique langue de scolarisation, dispositif dans lequel aucune place n’est laissée au tibétain.Notre recherche s’intéresse à l’impact de cette politique linguistique et éducative en direction de la minorité ethnique tibétaine sur les représentations sociolinguistiques de jeunes élèves de Gannan scolarisés dans différents dispositifs. En tant qu’enseignante de langues au sein de l’Association bénévole de soutien scolaire de Diebu (district de la préfecture), nous avons mené en janvier 2019 une étude ethnographique auprès de 227 collégiens et lycéens tibétains originaires de Gannan et cinq étudiants tibétains en licence de l’Université minzu de Chine qui y travaillent comme enseignants bénévoles. En s’appuyant sur une méthodologie de recueil de données convoquant à la fois questionnaires, entretiens semi-directifs, biographies langagières, observations participante et non participante, notre étude mobilise des analyses qualitatives et quantitatives, et s’articule autour de deux axes de représentations sociolinguistiques : les pratiques bi-plurilingues déclarées par de jeunes Tibétains au niveau de l’usage du chinois, du tibétain et de l’anglais et la composition de leur identité plurielle à partir de la politique familiale dans le maintien ou le changement des noms de famille et des prénoms.