Thèse soutenue

LA FABRIQUE DE L'ORATOIRE Recherche-transmission en danse, training et lieu de vie

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Auteur / Autrice : Laura Fanouillet
Direction : Gretchen Schiller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts spécialité Arts du spectacle -
Date : Soutenance le 07/10/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble, Isère, France ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Marina Nordera
Examinateurs / Examinatrices : Anne Boissière, Julie Perrin, Anne Cayuela, Yvon Bonenfant
Rapporteurs / Rapporteuses : Marina Nordera, Grazia Giacco

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le training du danseur et sa transmission est une voie d’entrée privilégiée dans les champs de la connaissance incarnée et de l’histoire orale. Il vient questionner un art quotidiennement renouvelé, une culture du geste faisant place aux imprégnations lentes et aux transformations silencieuses. Menant une enquête au long cours guidée par la pratique du danseur butō Imre Thormann et du danseur flamenco José Suarez El Torombo, je me suis intéressée au caractère proprement initiatique de leur enseignement in situ, au sens d’une connaissance révélée sur place, par l’effectuation du geste dansé. Pourquoi l’air à leurs côtés se chargeait-il d’inconnu ? Autrement dit, comment nous disposaient-ils à danser ? Dansant avec eux, nous nous trouvions en présence d’une expérience habitée du geste dont la pensée se faisait réellement parlante. Le suivi de ces deux danseurs-pédagogues, la récolte de leurs paroles et la reconstitution de leurs pensées par motifs m’ont conduite à approcher la transmission de leur danse depuis l’élaboration d’une philosophie vivante, à travers le concept d’ « oratoire ». En tant que lieu du travail (labor), le laboratoire du danseur accueille une recherche continue qui œuvre tant à façonner nos attentions et nos relations qu’à percevoir nos visions et nos valeurs. Il est en ce sens un lieu de fabrique non seulement d’une danse, mais de la personne qu’est le danseur, des communautés et des environnements avec lesquels il vit, rêve et agit. La dimension orante (orare), orale voire oraculaire, permet quant à elle de nous disposer à l’écoute d’une parole conduisant le geste dansé, depuis un corps devenu surface de résonances et instrument d’accord. En convoquant les présences d’Imre Thormann (butō), de José Suarez El Torombo (flamenco) et de Raymond Ruyer (panpsychisme), cette recherche tente ainsi d’approfondir les pouvoirs que le rythme, le chant et l’image confèrent à la danse, puis d’aborder l’art du mouvement sous la forme d’une connaissance symbolique par participation.