Le récit allégorique de la fin du Moyen Âge : poétique d'un effacement inévité
Auteur / Autrice : | Raphaëlle Décloître |
Direction : | Estelle Doudet, Isabelle Arseneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts spécialité littératures française et francophone |
Date : | Soutenance le 28/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec McGill university (Montréal, Canada) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble, Isère, France ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Diane Desrosiers-Bonin |
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Mounier, Anne Salamon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Diane Desrosiers-Bonin, Ugo Dionne, Daisy Delogu |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La présente thèse porte sur les récits allégoriques écrits entre 1453 et 1510, qui constituent les derniers représentants directs de l’importante tradition allégorico-narrative popularisée par le Roman de la Rose. Dans la mesure où ils s’ancrent par rapport à un avant et dans l’absence d’un après, ces textes ont développé une poétique tardive qui leur est propre, fondée sur le respect de l’héritage littéraire plus que sur la rivalité, sur la préservation des procédés d’écriture plus que sur leur rénovation. Se dissociant de la filiation critique inaugurée par Jean de Meun, ils renouent ainsi avec les propositions non conflictuelles de Guillaume de Lorris, qu’ils honorent par un certain conservatisme. Si l’étude des dernières manifestations d’un genre nécessite, en plus de s’attarder aux considérations poétiques, de replacer les œuvres tardives dans l’histoire littéraire (pour comprendre leur état de postérité et de finalité), il semble que, dans le cas des derniers récits allégoriques, la poétique des textes soit révélatrice de leur positionnement : au-delà des bouleversements culturels du tournant du XVIe siècle, le rapport paisible de ces œuvres à leur filiation paraît en effet avoir peu encouragé le renouvellement de la pratique.Cette étude se divise en trois parties. La première d’entre elles propose de revenir sur l’histoire du genre du récit allégorique, afin de voir de quelle façon ses derniers représentants directs s’inscrivent dans cette tradition et cultivent un rapport de filiation paisible, qui détermine l’essentiel de leur poétique tardive. La deuxième partie met en lumière cette poétique conservatrice à travers l’analyse des principaux constituants formels des récits allégoriques tardifs (leur narration, leur forme et les métaphores structurantes qu’ils privilégient). Enfin, la troisième partie s’attarde aux mécanismes d’articulation du récit et de l’allégorie, notamment pour interroger (et réfuter) le postulat critique qui tend à présenter les œuvres allégoriques de la seconde moitié du XVe siècle comme entièrement didactiques et dépourvues de la force narratrice du premier Roman de la Rose.