Modélisation d'un scénario d'insertion de réactivité dans un réacteur à sel fondu de génération IV
Auteur / Autrice : | Thibault Le Meute |
Direction : | Frédéric Bertrand, Elsa Merle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des fluides, procédés, énergétique |
Date : | Soutenance le 23/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (Grenoble ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Davoust |
Examinateurs / Examinatrices : Axel Laureau, Florian Vaïana, Laura Matteo | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Rimbert, Andrei Rineiski |
Mots clés
Résumé
Dans ce travail de thèse, les accidents d'insertion de réactivité sont étudiés dans différentes versions du MSFR (Molten Salt Fast Reactor). Pour atteindre cet objectif, une méthodologie top-down, c'est-à-dire, basée sur les physiques en jeu en postulant un accident grave et non sur les défaillances systèmes, est utilisée. Les réacteurs à sel fondu étudiés, ayant pour particularité d'avoir un combustible sous forme liquide, possèdent des potentialités de sûreté intrinsèques. En effet, la géométrie du combustible peut évoluer contrairement aux concepts à combustible solide vers une géométrie sous-critique optimisée qui permet le refroidissement du sel. Modifier la géométrie du sel combustible est l'objectif du système de vidange d'urgence. La vidange gravitaire du circuit combustible est activée pour protéger la cuve de hausses incontrôlées de température. Lors d'insertions de réactivité, la variation de température qui entraine une variation de densité est à l'origine de deux contre-réactions neutroniques. La contre-réaction Doppler est engendrée par la variation de température tandis que la contre-réaction en densité est causée par la variation de masse volumique. Cependant, lors d'une insertion de réactivité extrême (grande amplitude sur un temps court), la dilatation causée par la hausse rapide de température du sel dans la zone critique du circuit combustible est plus rapide que la vitesse du son dans le sel. La contre-réaction en densité agit alors faiblement, car le sel se comprime au lieu de se dilater. Le temps caractéristique de l'évolution de la population neutronique est beaucoup plus court que le temps de propagation de l'onde de pression qui permet de dépressuriser le réacteur. Deux grandes phases sont modélisées, la première prenant en compte la compressibilité du sel (qui demande beaucoup de ressources numériques) et la seconde ne la prennent pas en compte (ce qui demande moins de ressources). Cette séparation en deux outils a été motivée par l'objectif de réduction du temps de calcul et permet de modéliser tous types d'insertions de réactivité, extrêmes ou non. La contre-réaction en densité reste donc faible durant la phase compressible du transitoire. Seul l'effet Doppler s'oppose à l'insertion de réactivité, pour compenser la même insertion de réactivité, il faut donc que la température atteigne des valeurs beaucoup plus élevées. Ce travail consiste en un développement d'outil de calcul numérique pour la modélisation à l'échelle système du réacteur en supposant le fluide incompressible, puis la modélisation de sa compressibilité dans un outil dédié. Des calculs de comparaisons avec des expériences ou d'autres codes de calcul sur certains cas tests ont été réalisés avec chacun de ces deux outils pour vérifier leur bon fonctionnement. La modélisation de la compressibilité requiert des pas de temps de calculs numériques très courts ce qui rend impossible le calcul d'un transitoire complet compressible. Pour basculer d'un code à l'autre et prendre en compte la succession de phases compressibles et incompressibles d'un transitoire d'insertion de réactivité, un critère a été développé. Il est donc utilisé pour identifier les transitoires pour lesquels la modélisation de la compressibilité joue un rôle fondamental. Avec des insertions de réactivité de type marches, la compressibilité est importante dans de nombreux cas. Cependant ce type d'insertions de réactivité sont très peu réalistes. Pour des insertions de réactivité de type rampes (les plus réalistes) l'effet de la compressibilité est d'autant plus important que la puissance neutronique du réacteur est faible au début du transitoire. Des sensibilités au design du réacteur et à certains paramètres physicochimiques sont réalisées.