Défauts ponctuels dans Cr2O3 et oxydation d'un alliage Ni-30Cr à haute température : approches expérimentale et numérique
Auteur / Autrice : | Xian Huang |
Direction : | Laurence Latu-Romain, Yves Wouters |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Matériaux, Mécanique, électrochimie, génie civil, |
Date : | Soutenance le 25/05/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Science et ingénierie des matériaux et procédés (Grenoble, Isère, France ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Rafael Estevez |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Monceau, Clara Desgranges, Boubakar Diawara, Jérôme Favergeon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ioana Popa, Stéphane Mathieu |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les alliages chromino-formeurs à base de nickel sont des alliages performants incontournables dans l’industrie nucléaire grâce à leur forte résistance à l’oxydation à haute température. Le secret de cette résistance est la formation d’une couche de chromine (Cr2O3) protectrice en surface, qui croît très lentement par la diffusion des défauts ponctuels.Cette thèse a pour objectif d’étudier l’oxydation à haute température des alliages chromino-formeurs à base de nickel. L’étude s’articule autour de deux grands volets. L’un concerne la cinétique d’oxydation et l’évolution de la microstructure et de la composition chimique du substrat pendant l’oxydation et l’autre porte sur l’identification des défauts ponctuels dans la chromine via des techniques expérimentales et numériques.Pour atteindre ce but, des essais d’oxydation ont été réalisés avec un alliage modèle Ni-30Cr entre 500 et 900 °C dans des conditions conduisant à la formation d’une unique couche de chromine. L’effet de la température est principalement étudié. Les constantes paraboliques qui caractérisent la cinétique d’oxydation et qui suivent la loi d’Arrhenius sont mesurées par analyse thermogravimétrique (ATG). La déchromisation de l’alliage issue de la consommation du chrome par oxydation est étudiée en considérant une recristallisation et une croissance des grains recristallisés observées par microscopie électronique à transmission (MET).D’après des essais d’oxydation avec les traceurs isotopiques 18O et 54Cr suivis de caractérisations par spectrométrie de masse des ions secondaires (SIMS/nanoSIMS), la croissance des couches d’oxyde est limitée majoritairement par la diffusion de chrome aux joints de grains à 800 et 900 °C. Ceci est cohérent avec des observations de marqueurs naturels par cartographie automatisée d’orientation cristallographique et de phase au MET (MET-ASTAR). À l’aide de caractérisations par photoélectrochimie (PEC), une seule semiconduction de type n est détectée sur la chromine formée à 500 °C, alors que des semiconductions de type n et de type p sont observées en même temps sur la chromine formée à 900 °C. Selon les simulations des défauts ponctuels intrinsèques dans la chromine par la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT), les lacunes d’oxygène qui prédominent aux faibles pressions partielles en oxygène et de chrome qui prédominent aux fortes pressions partielles en oxygène, sont prédominantes devant les interstitiels d’oxygène et de chrome. Ces résultats expérimentaux et de simulation permettent finalement de déterminer la nature des défauts ponctuels responsables de la croissance de la chromine.