Vertical Belle Époque : approche par la science-fiction de la notion d'espace en socio-anthropologie

Belle Époque Vertical : approaching a socio-anthropological notion of space by means of science fiction

• Auteur / Autrice : Christophe Olivier
• Direction : Florent Gaudez
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance le 24/01/2022
• Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
• Jury : Président / Présidente : Pascal Vallet
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Irène Langlet, Anna Fiałkiewicz-Saignes, Éric Villagordo
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Péquignot, Jean-Louis Fabiani

Mots clés

Mots clés contrôlés

Dans la littérature

Espace

Anthropologie

Mots clés libres

Socio-Anthropologie

Belle époque

Vertical

Science-Fiction

Espace

Socio-Anthropology

Belle époque

Science fiction

Space

Vertical

Résumé

Ce travail mène une double réflexion sur la place théorique de la notion d'espace en socio-anthropologie et l'usage de la littérature de science-fiction (SF) dans la méthodologie de la discipline.Des considérations historiques montrent comment la spatialité est d'abord pensée en Occident par la philosophie et les sciences de la nature pour leur propre compte, en rapport plus ou moins lointain avec les pratiques spatiales. Puis lors de la constitution des sciences sociales, la notion se retrouve au cœur de luttes interdisciplinaires, ce qui débouche sur son invisibilisation relative en sociologie. Un nouvel intérêt pour l'espace s'y fait jour depuis quelques décennies, mais sans qu'un corpus théorique n'ait encore vraiment émergé.Dans ce contexte, l'usage de la SF apparaît comme un moyen parmi d'autres de libérer l'imagination sociologique. Sa pertinence s'appuie sur deux constats : il s'agit d'une littérature de la distanciation, qui permet la mise en risque d'objets théoriques divers dans des contextes inédits ; d'autre part, elle possède une tendance caractéristique à thématiser l'espace.Ces réflexions préalables sont alors suivies d'une tentative d'expérimentation concrète de cette méthodologie sur le terrain de la constitution de la dimension verticale dans le monde occidental autour des années 1880. Après un premier cadrage théorique du vertical socio-anthropologique appuyé sur la synthèse récente de Martina Löw en sociologie de l'espace (2016), ainsi que sur les travaux de James Gibson, l'étude s'effectue grâce à trois œuvres : Robur-le-Conquérant de Jules Verne, Le Vingtième Siècle d'Albert Robida et Ignis de Didier de Chousy.En s'appuyant sur les différentes structures thématiques et narratives, on dégage alors plusieurs idéal-types de la constitution du vertical à la Belle Époque, dont les plus saillants sont les schèmes de la Parade et du Complexe vertical urbain, rassemblant à eux deux de nombreuses dimensions symboliques et sensibles du spacing et de la synthèse spatiale. Ces idéal-types sont susceptibles de devenir des guides pour une étude socio-historique empirique.

This work leads a double reflection on the theoretical place of the notion of space in socio-anthropology and the use of science fiction (SF) literature in the methodology of the discipline.Historical considerations show how space is first thought in the Western world by philosophy and the natural sciences for their own sake, in more or less distant relation with spatial practices. Then, during the constitution of the social sciences, the notion finds itself at the heart of interdisciplinary struggles, which leads to its relative occultation in sociology. A new interest in space has been emerging for a few decades, but without a real theoretical corpus having emerged yet.In this context, the use of SF appears to be one way among others to free the sociological imagination. Its relevance is based on two observations: it is a literature of distanciation, which allows for the risking of various theoretical objects in new contexts; on the other hand, it has a characteristic tendency to thematize space.These preliminary reflections are then followed by an attempt at concrete experimentation of this methodology on the field of the constitution of the vertical dimension in the Western world around the 1880s. After a first theoretical framing of the socio-anthropological vertical based on Martina Löw's recent synthesis on the sociology of space (2016), as well as on James Gibson's work, the study is carried out thanks to three works: Robur-le-Conquérant by Jules Verne, Le Vingtième Siècle by Albert Robida and Ignis by Didier de Chousy.Based on the different thematic and narrative structures, several ideal-types of the constitution of the vertical in the Belle Époque can be identified, the most salient of which are the schemes of the Parade and the Urban Vertical Complex, which bring together numerous symbolic and sensitive dimensions of spacing and spatial synthesis. These ideal-types are likely to become guides for an empirical socio-historical study.