Thèse soutenue

Effet de la méthode en classe puzzle sur la motivation, l’autorégulation et les performances en mathématiques : une recherche longitudinale en lycée professionnel

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mathilde Riant
Direction : Pascal PansuPascal Bressoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 10/06/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sur les apprentissages en contexte (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Christine Jeoffrion
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Desrichard
Rapporteur / Rapporteuse : Céline Buchs, Marie-Christine Toczek-Capelle

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse évalue dans quelle mesure apprendre en classe puzzle (Aronson & Patnoe, 2011) impacte les trajectoires de motivation et d'autorégulation ainsi que les performances en mathématiques des élèves de lycée professionnel. Comme la motivation et l'autorégulation sont au cœur de la réussite scolaire (Dent & Koenka, 2016), il est crucial de construire des environnements en classe propices à leur développement. Selon Slavin (2014), le travail coopératif qui structure fortement l'interdépendance positive et les responsabilités individuelles dans les groupes est profitable aux apprentissages des élèves. A ce titre, la méthode en classe puzzle initialement conçue pour structurer la coopération via les ressources d’apprentissage peut également être bénéfique. Pourtant, les preuves de l’efficacité de cette méthode sur les apprentissages, la motivation et l’autorégulation sont inconsistantes. Certains auteurs ont suggéré que la classe puzzle est plus efficace quand les élèves apprennent ainsi pendant plusieurs mois (Roseth et al., 2019). Dans cette thèse, nous avons suivi sur deux années scolaires 5226 lycéens professionnels répartis dans trois conditions d’apprentissage : en coopération structurée (classe puzzle), en coopération peu structurée et en condition habituelle. Les résultats de cette thèse ne montrent aucune différence de trajectoires de motivation et d'autorégulation entre les trois conditions. Cependant, alors que les élèves n’ont pas mieux performé dans les premiers mois qui ont suivi l’expérimentation, un an plus tard, les élèves ayant appris en classe puzzle avaient de meilleures performances que ceux de la condition habituelle. Les résultats de cette thèse révèlent aussi qu’une bonne fidélité d’implémentation de la classe puzzle a peu modéré son impact. De plus, contrairement aux résultats de Roseth et al. (2019), quel que soit le niveau d’attitudes coopératives des élèves, la classe puzzle n’a pas eu d’effets sur l eur motivation, leur autorégulation et leurs performances. Nous observons toutefois que les trajectoires de motivation et d’autorégulation différaient selon les conditions et le niveau initial en mathématiques des élèves. Alors que chez les élèves faibles ayant appris en classe puzzle et en coopération peu structurée ces trajectoires diminuaient au fil du temps, celles des élèves faibles qui ont travaillé de manière habituelle étaient stables, voire augmentaient. En conclusion, le travail coopératif ne semble pas être bénéfique à la motivation et à l’autorégulation des élèves les plus faibles.