Thèse soutenue

Faire évoluer les comportements d'activité physique et de sédentarité chez des adultes défavorisés : une approche ancrée dans le marketing social qui mobilise le modèle socio-écologique et la théorie de l'auto-détermination

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Auteur / Autrice : Romain Debru
Direction : Agnès Helme-GuizonChristophe PisonValérie Lépine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 06/12/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de gestion (Grenoble ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Nil Toulouse
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Gavard-Perret, Patricia Gurviez, Boris Cheval
Rapporteurs / Rapporteuses : Sondès Zouaghi-Bensedrine, Dominique Crié

Résumé

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La France reste dans les pays d’Europe où les inégalités sociales de santé sont les plus marquées. Autrement dit, les personnes défavorisées sur des critères socioéconomiques (i.e., revenu, catégorie socio-professionnelle et niveau de diplôme) sont en moins bonne santé que des personnes plus aisées. Parmi les mécanismes pouvant expliquer ces inégalités, nous retrouvons les comportements de santé qu’adoptent les individus. La pratique d’une activité physique régulière notamment durant les temps de loisir, couplée à un temps limité de sédentarité sont des déterminants majeurs de santé. Toutefois, les adultes défavorisés peuvent avoir un profil de pratique qui s’éloigne de cet objectif et qui les expose à des effets néfastes pour leur santé. Dès lors, agir sur ces comportements chez ces populations représente un enjeu majeur de santé publique. Les résultats des études qui ont essayé de modifier ces comportements chez des populations défavorisées montrent une faible augmentation du niveau d’activité physique et une réduction limitée des comportements sédentaires. De fait, les spécificités de ces populations ne sont pas assez prises en compte en amont des interventions. De plus, ces comportements étant dirigés par des facteurs individuels et environnementaux, il convient d’avoir une approche écologique pour les comprendre. Cette recherche doctorale est structurée autour de deux questions principales : 1) Comment les interactions entre facteurs environnementaux et individuels façonnent-elles les comportements d’activité physique et de sédentarité chez des populations défavorisées ? et 2) Quels leviers peuvent être mobilisés pour modifier ces comportements d’activité physique et de sédentarité chez des populations défavorisées ? Pour répondre à ces questions, nous adoptons une réflexion par essais qui suit les grandes étapes de la démarche du marketing social. Dans ce contexte, nous avons montré à l’aide d’une revue systématique de la littérature (essai n°2), qu’adopter les principes du marketing social peut être une piste intéressante pour modifier les comportements ciblés chez des populations défavorisées. En ce qui concerne la compréhension des comportements d’activité physique et de sédentarité, nous montrons avec notre essai n°1, l’importance d’avoir recours à une intégration théorique qui joint le modèle socio-écologique et la théorie de l’auto-détermination pour « capter » les facteurs individuels et environnementaux à l’origine des comportements ciblés. Les résultats de nos entretiens semi-directifs de notre essai n°3 mettent en avant plusieurs contextes de pratique qui peuvent sous certaines conditions, amener un processus de compensation chez l’individu. Cette compensation prend la forme d’une diminution du comportement concerné (activité physique ou sédentarité). Notre dernier essai (essai n°4) montre que l’environnement et notamment le caractère imposé d’un comportement peut venir frustrer les besoins psychologiques fondamentaux de l’individu et amener ce processus de compensation. A travers une expérimentation, nous testons l’effet d’une communication visant à réduire la frustration des besoins psychologiques fondamentaux sur la diminution des comportements sédentaires. Cette recherche doctorale propose des pistes pour premièrement mieux comprendre les comportements d’activité physique et de sédentarité, deuxièmement pour modifier ces comportements chez des populations défavorisées. Malgré l’enjeu majeur de santé publique que représente ces populations, elles restent difficile d’accès et sont sous représentées dans la recherche. Les chercheurs en marketing social doivent s’emparer de cet enjeu, et mettre en place des campagnes adaptées à ces populations dans l’optique de réduire les inégalités sociales de santé.