Thèse soutenue

Deux approches expérimentales pour tester la tentation et un test de stabilité des préférences individuelles pour le risque

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Auteur / Autrice : Paul Bettega
Direction : Paolo Crosetto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/02/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie appliquée de Grenoble (2003-....)
Jury : Président / Présidente : Ani Guerdjikova
Examinateurs / Examinatrices : Paolo Crosetto, Severine Toussaert
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Hollard, Antonio Filippin

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse présente trois expériences menées en ligne entre 2018 et 2021. Les deux premières expériences visent à tester le modèle de tentation proposé par Gul and Pesendorfer (2001) (ci-après G-P). La première expérience étudie l’impact d’un engagement contraignant ou non sur les préférences en matière de risque. Elle confirme les résultats précédents de la littérature selon lesquels environ 30% des sujets manifestent une demande pour un engagement contraignant. Elle nous éclaire sur la façon dont les sujets utilisent leur self-control lorsque la limite qu’ils ont demandée n’est pas appliquée. Cette étude montre que l’engagement réduit le niveau de risque pris par les sujets qu’il soit contraignant ou non. De plus cette réduction du risque est plus importante lorsque l’engagement est contraignant. La deuxième expérience teste la performance descriptive du modèle G-P et le compare au modèle de l’utilité espérée et à deux modèles statistiques. Cette expérience montre que le modèle G-P décrit les choix des sujets pour des menus de loterie plus précisément que le modèle d’utilité espérée en termes de précision, de tendance et de préférences. Cependant, nous montrons qu’aucun des deux modèles n’est significativement plus précis qu’un modèle de réponse constante individuelle qui ne prend pas en compte la composition des menus. La troisième expérience teste la stabilité des préférences individuelle en matière de risque. Elle montre que les préférences des sujets sont extrêmement variables à la fois entre les sujets et pour un même sujet. Cette expérience montre que les choix des sujets ne sont pas normalement distribués et que leur moyenne ne l’est pas non plus. Cette expérience montre également que la distribution des choix individuels a pour conséquence d’augmenter les risques de type I pour les tests statistiques quand le protocole est en within ou en between. Il en résulte également une faible performance prédictive et descriptive du modèle d’utilité espérée sur les choix individuels. Les prédictions faites par un modèle basé sur une fonction d’utilité de type CRRA sont moins efficaces que celles faites par un modèle simple qui prédit la valeur moyenne de l’intervalle possible. Bien que nous ne proposions pas d’explication à ces résultats, nous montrons qu’un modèle de régression linéaire qui intègre les choix précédents d’un sujet sont plus performants que les modèles basés sur un paramètre d’aversion au risque. Cette thèse montre aussi qu’il peut être pertinent de comparer des modèles économiques a des modèles statistiques de référence afin de tester leur capacité descriptive ou prédictive. Cette approche permet aussi d’appliquer les méthodes de comparaison de modèles développés en apprentissage automatique au cours des dernières années et permet de comparer les avantages des modèles économiques et d’apprentissage automatique.