Le contrôle de constitutionnalité des lois en Libye à l'épreuve des mutations politico juridiques dans le pays
Auteur / Autrice : | Moamer Triban |
Direction : | Jamil Sayah |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance le 08/07/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences juridiques (Grenoble, Isère, France ; 2003-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherche sur la diplomatie, l'administration publique et le politique (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Marcou |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Vassort-Rousset | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Walid Arbid, Kamel Hadi-Mohamed Almarache |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le contrôle constitutionnel sur les lois est la garantie la plus importante pour la protection de la constitution et des droits et libertés qu'elle contient. Ce fait a même été établi parmi les opposants les plus farouche à ce système. L'émergence du système de contrôle constitutionnel des lois remonte à la décision du juge anglais Claude Lotus lorsque celui-ci a refusé d'appliquer une loi qu'il considérait comme incompatible avec le document intitulé Magana Carta daté de 1215. Il le considérait comme supérieur à la règle en vigueur dans le pays et un engagement envers le roi et le parlement. Cependant la jurisprudence considère la fameuse décision du juge Marshall de la cour suprême des Etats Unis rendue en 1803 dans le procès intenté par Malbury V Madison comme la première application importante de ce système. Après la révolution française le juriste Sieyès demandait le transfert du système de contrôle constitutionnel dans la constitution française et suggérait qu'il soit exercé en dehors du pouvoir judiciaire. Le système de contrôle constitutionnel des lois en Libye a été établi en vertu de la constitution de son indépendance de 1951, les articles- 151 à 158 précisent sa pratique par la cour suprême, comme la loi portant création de la cour suprême n°12/1953. Le règlement intérieur du tribunal suprême établi le 01/09/1954 et ses amendements ont montré comment pratiquer ce système en terme de conditions et procédures. Le système est exercé par deux actions : l’action direct et l’action exception. Le jugement rendu par la cour suprême été accordé un argument absolu et contraignant pour tous. Ainsi les législateurs constitutionnels et ordinaires ont adopté ce système, mais son application a été un sujet de litige entre le rejet et l'acceptation par une certaine jurisprudence et un certain nombre d'institutions. Cela a été révélé lors de la première utilisation du système à l'occasion du recours contre l'arrêté royal relatif à a dissolution du conseil législatif de la région ouest de Tripoli. La cour suprême a conclu que la dissolution du dit conseil était inconstitutionnelle, puis cette compétence a été abrogé par la loi n°6/1982 puis rétablie par la loi n°17/1994 et malgré les difficultés rencontrées dans l'exercice du système de contrôle constitutionnels des lois, la cour suprême a pu par la pratique de ce système s'attaquer à de nombreuses législations qui violaient la constitution et son principe des droits de l'homme et des libertés. En fait la Libye manquait d'institutions efficaces et organisées qui se sont rapidement estompées et scindées suite aux élections législatives de 2014 elles ont fait l'objet d'une contestation constitutionnelle devant la cour suprême. Cette contestation concernait l'absence de constitutionnalité du 7ème amendement constitutionnel relatif a l'amendement- du paragraphe 11 de l'article 30 de la déclaration constitutionnelle de 2011 qui a jugé qu'il était inconstitutionnel. Le parlement élu et son gouvernement l'a rejeté, le congrès national sortant a exploité cette décision et son retour au pouvoir ce qui a encore compliqué les choses et a fait entrer le pays dans une phase de chaos et de division. Le 5/11/2016, l'assemblée générale de la cour suprême a adopté la résolution n°7/2016 suspendant l'examen des contestations constitutionnelles et cette situation s'est poursuivie jusqu'à l'heure actuelle.