Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Mouna El Mansouri
Direction : Karoline Strauss
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 30/06/2022
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise, Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, Management, Mathématiques, Physique et Sciences Informatiques (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)

Mots clés

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Résumé

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Les essais de ma dissertation explorent comment les individus qui se comportent proactivement peuvent subir des conséquences négatives dans trois domaines : le fonctionnement cognitif, les états émotionnels et le comportement ultérieur au sein d’organisations. Mon travail étend la littérature naissante sur le côté obscur de la proactivité et aborde trois limites de la recherche actuelle. Premièrement, les recherches antérieures se sont concentrées sur les avantages de la proactivité. Là où les chercheurs ont exploré ses inconvénients potentiels, ils se sont limités aux résultats émotionnels et sociaux, mais n’ont pas abordé ses coûts cognitifs. Mon premier essai comble cette lacune en élaborant une théorie sur comment la proactivité (ici l’amélioration par des individus de la façon dont leurs tâches principales sont effectuées) affecte les performances cognitives en fin de journée. Je théorise que cette proactivité implique de s’écarter des méthodes de travail établies et de s’engager dans des activités cognitivement exigeantes. Des niveaux élevés d’exigences cognitives favorisent la fatigue mentale au long de la journée de travail, ce qui se manifeste par une détérioration des performances cognitives en fin de journée. À l’aide de deux études de journal, j’ai démontré que la proactivité était négativement associée aux performances cognitives en fin de journée, même en contrôlant la performance des individus dans leurs tâches principales et leurs performances cognitives en début de journée. Mes découvertes améliorent notre compréhension de la nature cognitivement exigeante de la proactivité et fournissent un support empirique pour ces coûts cognitifs à travers le prisme de la fatigue mentale. Deuxièmement, une autre limite de la recherche est qu’elle s’est concentrée sur des classifications globales des états émotionnels négatifs par rapport aux positifs comme résultats de la proactivité. Cette classification ne tient pas compte du fait que des émotions discrètes spécifiques peuvent différer dans leur signification et leur conséquence. Sur la base de la théorie de l’évaluation cognitive des émotions, dans le second essai, j’étudie comment les individus proactifs réagissent face à la résistance des collègues à leur comportement proactif. Je propose que, pour les individus proactifs, la résistance à leur proactivité est associée aux émotions négatives de la colère et de l’anxiété. Ces émotions affectent différemment à leur tour les comportements ultérieurs. À l’aide d’une étude de journal avec échantillonnage d’événements, j’ai découvert que les individus ressentaient de la colère et de l’anxiété suite à une résistance à leur proactivité. De plus, la colère était associée à un comportement de travail contre-productif, tandis que l’anxiété était associée à un comportement proactif supplémentaire. Ces résultats mettent en évidence le côté obscur de la proactivité en ce qui concerne les émotions négatives en cas de résistance et montrent que certaines émotions négatives (anxiété), considérées comme dysfonctionnelles, peuvent être liées à des résultats positifs et alimenter un comportement proactif supplémentaire. Enfin, la troisième limite que ma dissertation aborde concerne la prise en compte limitée du déroulement de la proactivité en tant que processus. Dans les deux essais, en prêtant attention à ce qui se passe après un comportement proactif, je ne considère pas seulement le moment unique où le comportement a lieu, mais considère la proactivité comme un processus qui englobe des résultats cognitifs, émotionnels et comportementaux. Dans mon premier essai, mes découvertes montrent que l’impact de la proactivité comme activité cognitivement exigeante peut persister au long de la journée et se répercuter sur d’autres tâches impliquant des performances cognitives. En explorant la résistance aux initiatives dans le second essai, je mets en évidence les dynamiques qui peuvent sous-tendre les processus de proactivité.