L'obéissance heureuse. Actualisation de l'obsequium spinoziste
Auteur / Autrice : | Camille Chevalier |
Direction : | Delphine Antoine-Mahut, Rodrigo Guimarães Nunes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, épistémologie |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec Pontifícia universidade católica (Rio de Janeiro, Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-François Moreau |
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Antoine-Mahut, Rodrigo Guimarães Nunes, Pierre-François Moreau, Lia Levy, Kim Sang Ong-Van-Cung, Maxime Rovere | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lia Levy, Kim Sang Ong-Van-Cung |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le constat d’un fossé entre des expériences subjectives de joie et de liberté dans l’obéissance, d’une part, et l’exercice de contraintes objectives, d’autre part, nous invite à interroger la notion de consentement. L’approche par l’histoire de la philosophie – et plus particulièrement la philosophie de Spinoza – la notion d’affect et une politique des dispositions, permettent de dépasser les clivages entre vécus subjectifs et contraintes objectives. L’obsequium de Spinoza, formule de la production affective d’obéissance, nous indique à la fois les moyens de reproduire l’obéissance et, au sein de la libre république du Traité théologico-politique, la façon de ne pas interdire en même temps le développement de la raison humaine, qui constitue la liberté au sein de la société civile. Une actualisation de l’obsequium de Spinoza nous permet donc de formuler à nouveaux frais l’énigme de l’obéissance heureuse ainsi que le paradoxe d’une domination douce, propre à nos sociétés libérales. L’obsequium est l’instrument qui permet de disposer les hommes à obéir, gouvernés par l’amour de la liberté, et ainsi de reproduire des rapports de domination. Cependant, il est aussi la condition nécessaire d’une éthique spinoziste de l’émancipation. Cette analyse nous conduira à la formulation d’une théorie spinoziste de la fabrication du consentement et soulèvera des enjeux éthiques, questionnant l’effectivité du sentiment de liberté, les bienfaits du consentement joyeux, les formes de domination libérale ainsi que les oppositions entre émancipation et domination, obéissance et liberté. Dans un système spinoziste, une voie d’émancipation possible se fraye dans, par et malgré la production d’obéissance heureuse.