Modification des propriétés structurales des silices mésoporeuses sous irradiation : Effet des processus électroniques induits par des ions et des électrons
Auteur / Autrice : | Jun Lin |
Direction : | Xavier Deschanels |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie des Matériaux |
Date : | Soutenance le 18/03/2022 |
Etablissement(s) : | Montpellier, Ecole nationale supérieure de chimie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Chimiques Balard (Montpellier ; 2003-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Chimie Séparative de Marcoule - Institut de Chimie Séparative de Marcoule / ICSM - UMR 5257 |
Jury : | Président / Présidente : André Ayral |
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Deschanels, André Ayral, Emmanuel Balanzat, Marie-France Barthe, Antonino Alessi, Clara Grygiel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Balanzat, Marie-France Barthe |
Mots clés
Résumé
Les matériaux utilisés dans le nucléaire (combustible, matrice de conditionnement, matériaux de structure…) sont soumis à des contraintes importantes liées à la création de défauts qui modifient leurs propriétés. Plusieurs études ont montré que les interfaces peuvent agir comme un puits pour les défauts causés par l'irradiation, ce qui suggère que les nanomatériaux pourraient avoir une plus grande résistance à l'irradiation que les matériaux présentant une structure « micrométrique ». Par ailleurs, les silices mésoporeuses ont gagné en popularité ces dernières années et sont envisagées pour le traitement des effluents radioactifs (séparation, conditionnement…). Bien que de nombreuses études aient été réalisées sur le comportement de silices non poreuses sous irradiation, très peu de travaux s’intéressent à celui de la silice mésoporeuse en particulier lorsqu’elle est irradiée en régime d‘électronique.Le but de cette thèse est de comprendre et d'expliquer les modifications induites par irradiation dans les silices mésoporeuses en régime électronique. Ce travail a permis de quantifier l’évolution de propriétés physico-chimiques (polymérisation du réseau, création de défauts…) et structurales (volume poreux, diamètre et distribution des pores…) de la silice mésoporeuse irradiée par des faisceaux d'ions de haute énergie dans une gamme de pouvoirs d'arrêt variant entre 1 keV/nm et 12 keV/nm, ainsi que par des électrons (10 - 300 keV et 0.6 - 2.4 MeV). Des méthodes de caractérisation post-irradiation (réflectivité des rayons X, adsorption de gaz, SAXS et FTIR, etc.) ont été utilisées, ainsi que le suivi in situ de la structure des pores à l'aide de microscopie électronique. Les résultats expérimentaux ont indiqué que la structure des pores était sensible à l'irradiation conduisant dans certaines conditions à son effondrement, tandis que le réseau de silice lui-même évolue peu par rapport à la silice non poreuse. Parallèlement, un modèle TS3D (modèle de pointe thermique 3D) a été utilisé avec succès pour décrire et expliquer le comportement de contraction des pores observé en réponse à l'irradiation ionique. De plus, le mécanisme de contraction des pores sous irradiation par des électrons a été délimité en fonction du domaine des énergies incidentes des électrons et de la dose. Cette recherche a montré que par rapport à une silice non poreuse, la présence de pores nanométriques réduit l’accumulation des dommages causés par les irradiations. Conjointement à cet effet bénéfique, le pore se contracte jusqu’à disparaitre sous l’impact de l’irradiation. Par conséquent, d’un point de vue applicatif cette caractéristique pourrait être mise à profit pour imaginer de nouvelles voies de traitement des effluents radioactifs, par une stratégie de type « séparation/conditionnement » ou pour l'autoguérison des couches de gel poreux formées à la surface des colis de déchets vitrifiés dont l’exutoire envisagé est le stockage géologique profond.