Thèse soutenue

Transformations dans la musique contemporaine à Buenos Aires : oeuvres, acteurs, institutions (1984-2014)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Violeta Nigro Giunta
Direction : Esteban Buch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique, Histoire, Société
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Ana María Ochoa Gautier
Examinateurs / Examinatrices : Ana María Ochoa Gautier, Daniela Fugellie Videla, Eduardo Herrera, Anaïs Fléchet, Martin Liut
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniela Fugellie Videla, Eduardo Herrera

Résumé

FR  |  
EN  |  
ES

Depuis le début du XXe siècle, Buenos Aires est un épicentre de l'avant-garde musicale et artistique. Cette thèse de doctorat étudie les transformations qui ont eu lieu dans la musique contemporaine à Buenos Aires entre le retour à la démocratie et 2014, dans une perspective qui articule l'histoire culturelle et politique, la musicologie et les études sonores. Notre étude analyse d'abord les différents moments de la musique contemporaine en Argentine jusqu'à la dictature. Cela implique de considérer les groupes de compositeurs et d'interprètes du vingtième siècle, constitués autour de figures telles que Juan Carlos Paz, Alberto Ginastera, Francisco Kröpfl, Gerardo Gandini, Mariano Etkin ou Alicia Terzián. Pour ce faire, nous soutiendrons l'hypothèse que s'il y a eu deux moments d'avant-garde - l'un durant les années 1920 autour de la figure de Juan Carlos Paz et l'autre dans les années 1960 autour du CLAEM - une série de transformations nous permet d'envisager un troisième moment à partir des années 1990. Il examine la période allant de 1984 à la création du CETC du Teatro Colón en 1990 en tant qu'institution clé pour l'expérimentation musicale. Des événements significatifs tels que les Segundas Jornadas Nacionales de Música del Siglo XX à Cordoba en 1984, le Primer Encuentro Internacional de Cultura Democrática et la visite de Luigi Nono en 1985 sont étudiés. Contrairement à une analyse de la programmation musicale d'institutions telles que celle du Goethe Institut ou du Laboratorio del Investigación y Producción Musical (LIPM), la production musicale fait l’objet d’une interprétation et introduit des catégories d'analyse d’une musique définie comme « argentine ». Nous examinons ensuite les transformations des années 1990. L'émergence d'une critique journalistique engagée qui soutiendra, principalement, la programmation musicale du tout nouveau CETC et du Ciclo de Música Contemporánea del Teatro San Martín (dans les journaux et dans les magazines Lulú et La Maga) ; le rôle des institutions musicales dans la conformation d'un canon d'œuvres musicales du 20e siècle ; et la production d'œuvres musicales en mettant l'accent sur l'expérimentation et le dialogue de la musique contemporaine avec les autres arts. Enfin, nous analysons les sons de la crise de 2001, des cacerolazos aux chants de protestation ; nous proposons une généalogie historique du Moyen Âge au XXIe siècle. En parallèle, nous examinons l'activité musicale de 2001, et la manière dont elle produit un brouillage des frontières entre l'extérieur et l'intérieur des espaces de concert. Nous concluons notre recherche sur l'après-crise et le XXIe siècle par deux hypothèses : d'une part, nous soutenons que l'omniprésence du son comme conséquence de la crise de 2001 imprègne les discours esthétiques, avec l'émergence de l'art sonore ; d'autre part, nous proposons qu'il y a eu une institutionnalisation et une légitimation du champ de la musique contemporaine à Buenos Aires pendant les années 1990 qui est mise à l'épreuve dans les premières années de notre siècle.