Thèse soutenue

Paysage, économie et dynamiques culturelles sur la côte tyrrhénienne entre le Latium et la Campanie aux époques archaïque et romaine républicaine (VIe-IIIe siècles av. J.-C.)

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Auteur / Autrice : Laura Déchery-Koshkin
Direction : Maria Cecilia D'Ercole
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Stéphane Bourdin
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Bourdin, Peter A.J. Attema, Mario Denti, Sara Nardi
Rapporteurs / Rapporteuses : Peter A.J. Attema, Matteo D'Acunto

Résumé

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Le littoral tyrrhénien du Latium méridional et de la Campanie septentrionale a été pendant longtemps le grand oublié des travaux portant sur les échanges en Italie archaïque et républicaine. De nouvelles études archéologiques et géomorphologiques permettent désormais une mise à jour de ces problématiques cruciales pour la compréhension des dynamiques d’occupation d’une région située au centre de nombreux axes de communication de la Méditerranée occidentale.Caractérisé par une série d’établissements côtiers de taille modeste, ce littoral atteste néanmoins l’existence de réseaux actifs d’échanges avec Rome ainsi qu’avec les Étrusques, les Grecs et les Carthaginois au moins dès le VIe s. av. J.-C. L’absence de ports aménagés ne doit pas nous induire en erreur : composée à l’époque de nombreuses lagunes et cours d’eau, la côte était riche en lieux d’accostage et d’amarrage naturels. Ces points d’accès maritimes étaient complétés par un maillage dense de voies fluviales et terrestres permettant d’assurer la liaison avec l’arrière-pays. Les échanges qui se mettaient en place pouvaient ainsi profiter des ressources variées de la région : les céréales, le sel, les produits de la pêche, les produits de l’élevage, le bois ou encore le vin. Ces avantages donnent un rôle stratégique à ce littoral, ce qui explique aussi l’intérêt précoce que lui porte Rome. C’est, en effet, l’un des premiers territoires qu’elle conquiert dès le IVe s. av. J.-C.L’examen des composants de ces réseaux met également en évidence le rôle essentiel joué par les lieux de culte. Localisés à des endroits stratégiques – le long des axes reliant les centres urbains, sur les routes de transhumance ou dominant un espace portuaire – ces sanctuaires servaient de lieu d’asile, de rencontre et de foires. Ils facilitaient ainsi les échanges grâce à la protection divine tout en servant de point de contrôle d’accès. De même, les sanctuaires côtiers fournissaient des services nécessaires aux marins en permettant le réapprovisionnement et l’accomplissement des rites nécessaires au bon déroulement du voyage.