L’alimentation au défi de l’écologisation : une analyse sociologique de l’action publique et de l’action collective dans deux territoires de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Auteur / Autrice : | Martina Tuscano |
Direction : | Claire Lamine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 06/12/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Villalba |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Villalba, Carole Barthélémy, Olivier Lepiller, Béatrice Maurines, Valeria Siniscalchi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Villalba, Carole Barthélémy |
Mots clés
Résumé
La question écologique investit depuis une vingtaine d’années l’ensemble des domaines sociétaux, l’environnement est ainsi érigé en problème central autour duquel les récits et les projets collectifs doivent être formulés et construits pour être légitimés. Le champ agri-alimentaire n’échappe pas à ces processus d’écologisation et fournit un terrain idéal pour les observer. À partir d’une enquête ethnographique conduite durant trois ans (2017-2020) dans le Var et dans les Alpes Maritimes, cette thèse interroge les modes choisis pour problématiser, adopter ou encore critiquer le dénominateur commun de l’écologie au sein de collectifs associant acteurs hétérogènes autour de l’ambition de transformer les modes de production et de consommation alimentaire. Elle combine socio-anthropologie de l’action publique et sociologie pragmatique de l’action collective et s’attache à comprendre la manière dont les publics, institutionnels, économiques ou de la société civile, s’emparent de la question écologique dans un champ d’action singulier. L’analyse porte d’une part sur des dispositifs et programmes de l’action publique territoriale (e.g. Projets Alimentaires Territoriaux) et de l’autre sur des dispositifs d’action collective ciblés (certifications participatives, actions des structures de l’ESS, mobilisations de consommateurs, groupements de producteurs). D’abord, elle suggère que les récits de l’écologisation fabriqués localement reflètent à la fois l’institutionnalisation de l’environnement et la singularité des deux contextes territoriaux étudiés. Ensuite, elle montre que la problématisation collective de la question écologique peut être source de tensions au sein des collectifs étudiés et notamment lorsque celle-ci vient déstabiliser les routines, les normes et les modes d’organisation établis. Enfin, ce travail montre que l’intégration de la question écologique au tissu social se traduit par une « mise en projet » de l’action, individuelle comme collective, révélatrice d’une quête de nouvelles raisons d’être par temps de crises.